«Je suis garante de la culture du Galion, parce que j'étais là pour poser les premières pierres», confie Margot Courty, nouvelle CEO de The Galion Project. Rien de plus naturel que de la nommer à la suite de la cofondatrice et CEO depuis la création du club d’entrepreneurs il y a 10 ans, Agathe Wautier. Margot Courty était «la première employée» de The Galion Project, en 2017. Après avoir structuré la communication et l’événementiel pendant 5 ans, elle prend en charge les opérations et devient COO. «Je connais super bien les membres, j'ai à cœur de les aider, de fédérer l'écosystème et de les accompagner avec tous les enjeux qu'ils traversent actuellement.» Un mois après avoir pris son poste de CEO, Margot Courty commence à apposer sa marque au Galion et se confie pour la première fois, à Maddyness, sur sa stratégie.
«La première mesure que j'ai prise est de caper la communauté. Je suis intimement persuadé que c'est dans les rencontres, en petit comité, qu'on peut développer les meilleures relations, les plus profondes et les plus pertinentes. C’est une demande qu'on avait de la part des membres depuis quelques années.» Le Galion compte aujourd’hui 400 membres et ce chiffre devrait donc rester stable. Le réseau continuera d’accepter des membres «à la marge», confie Margot Courty. Une décision logique puisque le club s’appuie sur le partage d’expérience et la confiance de ses membres.
«Du sur-mesure et du petit comité»
La situation économique pour le secteur de la tech et de l’innovation, tendue depuis plus de deux ans, favorise ce besoin de confiance et de confidentialité. «C’est ce qui a influencé ma décision de vouloir recréer des rencontres en tout petit comité et de fédérer encore plus à travers une communauté fermée, le partage et la confidentialité. C’est incompatible avec une communauté en hypercroissance.» La priorité de la nouvelle CEO est de relancer des rencontres plus régulières : des formules courtes, sur un sujet très précis et limitées à 8 entrepreneurs. «La stratégie globale, c'est de faire du sur-mesure et du petit comité.»
Le club a par exemple relancé les rendez-vous «one-to-one». En fonction de paramètres qui changent à chaque session, Le Galion crée des duo entre les membres et leur permet d’échanger, en visio, pendant une heure sur un sujet. Cela permet aussi de décentraliser les activités du réseau.
Les critères d’adhésion, eux, ne vont pas évoluer : être fondateur opérationnel d’une entreprise tech, avoir levé au moins 1 million d’euros avec au moins un fonds de VC. Aujourd’hui, les adhérents sont membres du Galion depuis 4 ans en moyenne. 50% sont des «repeat founders », l’autre moitié sont des primo-founders.
Le virage de l’IA
Autre projet en cours de développement : l’utilisation de l’intelligence artificielle générative au service des membres. «Nous avons commencé, depuis un an et demi, à développer en interne un bot pour structurer toute la connaissance qu'on a en interne au Galion», explique Margot Courty. «En 10 ans d'articles, de débriefs d'événements, de replays, de webinaires, etc., nous avons énormément de matière. On est arrivé à la conclusion qu'il fallait structurer cette donnée et la rendre accessible pour nos membres avec un bot qui ressemble à un chat GPT interne et qui permet aux membres d'avoir les meilleures recommandations de tous les entrepreneurs du Galion, des mises en relation, du coaching sur des problématiques business.» Dans sa feuille de route, la nouvelle CEO veut accélérer sur ces sujets et fonctionnalités.
Côté Galion.exe, le fonds d’investissement lancé par le Galion en 2022 pour soutenir des startups en seed, «le déploiement se passe bien». Le fonds a levé 60 millions d’euros et mise sur des startups aux projets IA natifs. Agathe Wautier a également quitté ses fonctions au sein du fonds d’investissement. Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur, reste président de The Galion Project.