Un an et demi après avoir levé 18 millions d’euros lors de sa série A, la biotech française EG427 annonce avoir bouclé un nouveau tour de table de série B à hauteur de 27 millions d’euros. Ce dernier a été mené par Andera Partners et Bpifrance avec la participation du fonds spécialisé SCI Ventures et de plusieurs investisseurs historiques, principalement des family offices américains. “C’est notre première levée de fonds auprès d'investisseurs institutionnels. Elle prépare à la suite”, se réjouit Philippe Chambon, président-directeur général de la société.
Cofondée en 2019 par trois chercheurs - Alberto Epstein, Pierre Denys et François Giuliano -, EG 427 développe de nouvelles thérapies géniques qui ciblent les maladies chroniques fréquentes, en particulier concernant le système nerveux. “Ce type de technologie génomique, très ciblé, évite les effets secondaires dus aux médicaments qui sont diffusés dans tout l’organisme. Il y a une action locale”, précise Philippe Chambon.
EG427 va mener une étude clinique grâce à ces financements
L’équipe a choisi de s’intéresser en priorité aux maladies graves de la vessie, telles que la vessie neurogène et la vessie hyperactive. Menée aux États-Unis et financée par cette levée de fonds, l’étude clinique en cours fournira les premiers résultats d’efficacité. “Elle va permettre de mieux comprendre le profil thérapeutique du produit”, indique le dirigeant.
Ce financement a également pour but le développement de thérapies pour d’autres types de maladies prévalentes du système nerveux périphérique et central, en s’appuyant sur sa propre technologie appelée HERMES. Celle-ci permet de maintenir une activité à long terme, de réduire les coûts de production tout en apportant un bénéfice économique et médical important aux systèmes de santé.
Un marché à fort potentiel
Avec cette nouvelle levée de fonds, EG 427 se positionne comme un acteur clé dans le domaine de la thérapie génique appliquée à la neuro-urologie, un secteur encore peu exploré. “Il existe peu d’innovations récentes et l’impact financier est majeur pour les systèmes de santé”, déclare Philippe Chambon.
Lors du premier sommet européen sur la santé de la continence qui s’est tenu à Bruxelles en novembre 2023, l’Association européenne d’urologie (EAU) a dressé le bilan sur l’ampleur du fardeau économique annuel de l’incontinence urinaire en Europe. D’après les experts, il pourrait en effet atteindre 87 milliards d’euros en 2030 si aucune mesure radicale n’est prise.