L’avenir d’Ynsect pourrait-il s’éclaircir ? La startup, spécialiste de la production de protéines et d’engrais à base d’insectes, est en procédure de sauvegarde judiciaire depuis septembre dernier, pour une première période de six mois. Or, l’appel d’offres pour reprendre l’entreprise s’est achevé hier, lundi 17 février. C’est l’administratrice Hélène Bourbouloux, sacrée « meilleure administratrice judiciaire au monde » en 2024, et derrière les reprises d’Orpéa ou de Casino, qui s’occupe du dossier.

Selon nos informations, le géant de l’alimentaire Nestlé serait depuis longtemps sur les rangs pour reprendre l’entreprise. L’entreprise suisse a une division "pet food", un segment au coeur de la stratégie d'Ynsect. A ce stade, nous n’avons pas encore d’éléments pour pouvoir affirmer si cette marque d'intérêt par Nestlé comprend une reprise éventuelle totale des actifs de l’entreprise ou s’il s’agirait d’une entrée au capital de l’entreprise.

Bpifrance prête à remettre au pot pour sauver Ynsect ?

Un autre acteur serait aussi intéressé pour reprendre l’entreprise. Il s’agirait d’un fonds singapourien, qui serait prêt à injecter plusieurs dizaines de millions d’euros, selon une source proche du dossier. A une seule condition : le fonds demanderait à Bpifrance de remettre au pot. La banque publique d’investissement détenait près de 14% du capital d’Ynsect en 2023. Cela permettrait ainsi au fonds singapourien de partager le risque avec le fonds souverain français. 

Selon Ynsect, que nous avons contacté, « un délai va être nécessaire pour étudier les différentes offres de reprise ». L’entreprise n’a pas souhaité faire plus de commentaires, ni sur l’identité des repreneurs potentiels ni sur la teneur de leurs propositions. 

Toujours est-il que le temps presse pour la startup industrielle.. Elle ne disposerait que d’un mois de trésorerie pour ne pas se déclarer en cessation de paiement. Or, dans un contexte de raréfaction des financements, Ynsect a besoin vite d’argent frais pour continuer à perdurer. L’entreprise avait pourtant levé 600 millions d’euros depuis sa création, avec un dernier tour de table à 160 millions en avril 2023. Ce qui ne lui a pas permis de compenser la perte financière liée au retard de deux ans de la construction de son immense usine de Poulainville (Somme). Un retard dû notamment au Covid-19. En 2023, l’entreprise perdait 80 millions d’euros. Avec ces offres de reprise, Ynsect pourrait retrouver un nouveau souffle. 200 emplois sont menacés.