Ludovic Stang a d’abord été directeur général d'une coopérative de notaires. Dans le cadre de cette activité, il a pu mesurer les problématiques majeures rencontrées par les acteurs du domaine juridique.

« Notaires comme avocats ont été formés pour être des professionnels du droit, mais lorsqu'il s'agit de valoriser leur expertise, c'est une tout autre affaire. Des outils existent pour mettre en lumière leurs compétences, mais leur utilisation nécessite souvent des connaissances spécifiques en marketing, comme la maîtrise des CRM ou des campagnes publicitaires. Parallèlement, une étude Odoxa révélait récemment que 70 % des Français estiment que l'accès au droit reste un sujet complexe. Cette prise de conscience m'a conduit à réfléchir à une solution pour démocratiser l'accès au droit et faciliter le recours aux professionnels juridiques. L'enjeu est double : d'une part, simplifier l'accès au droit pour les particuliers, et d'autre part, permettre aux professionnels du droit de se démarquer dans un secteur de plus en plus concurrentiel. En effet, avec l'installation de 300 à 400 jeunes notaires chaque année depuis 3-4 ans, et l'arrivée de près de 2000 nouveaux avocats sur le marché annuellement, la question de la visibilité est devenue cruciale », explique Ludovic Stang, CEO et cofondateur de la legaltech Allaw.

Par un heureux concours de circonstances, Germain, le fils de Ludovic, s'avère être un prodige de la programmation. Passionné de code depuis l'âge de 8 ans, il a été récompensé comme le plus jeune développeur au monde par Salesforces à seulement 15 ans. Fort de cette expertise technique, père et fils décident de joindre leurs forces pour créer une plateforme innovante. Leur ambition : révolutionner la mise en relation entre professionnels du droit et particuliers, à l'instar de ce que Doctolib a fait pour le secteur médical. En 2022, ils fondent la startup Allaw.

Le doctolib du droit

Mise en ligne en janvier 2024, la plateforme Allaw révolutionne l'accès au droit en France. Elle permet à tout utilisateur de trouver rapidement le professionnel juridique adapté à sa situation, quelle que soit la complexité de sa problématique. « Le particulier peut affiner sa recherche en fonction des expertises recherchées et de sa zone géographique. Pour simplifier la navigation face à la multitude de spécialisations juridiques, Allaw intègre une intelligence artificielle performante. Après avoir exposé sa problématique, l'utilisateur se voit proposer une sélection de spécialistes les plus à même de l'accompagner. Évidemment, pour garantir l'égalité de traitement entre tous les professionnels, ces shortlists varient de manière aléatoire, explique Ludovic Stang, CEO d'Allaw avant de poursuivre, Depuis juin 2024, un module de visioconférence permet aux particuliers n'ayant pas de professionnels à proximité de consulter à distance, palliant ainsi le problème des déserts juridiques et depuis le mois dernier, les particuliers peuvent régler les honoraires des professionnels directement via un paiement en ligne intégré à la plateforme. » Cette fonctionnalité résout les problèmes de recouvrement auxquels étaient confrontés les avocats et notaires avec l'envoi traditionnel de factures.

La plateforme connaît un franc succès depuis son lancement. « Plu d'un tiers des rendez-vous sur la plateforme depuis son lancement ont été pris sur le seul mois de janvier. Ce qui augure d'un attrait fort des usagers pour Allaw. Une croissance de 70 % est enregistrée sur les rendez-vous et les inscriptions de professionnels augmentent de 30 %. Chaque semaine, plusieurs dizaines de professionnels du droit rejoignent Allaw pour accroître leur visibilité», observe Ludovic Stang. Outre la visibilité, les professionnels du droit témoignent aussi d’un gain de temps notamment dans la planification de leurs rendez-vous et la facturation de leurs clients.

Avec plusieurs centaines de professionnels déjà inscrits et une présence dans 90 villes françaises, Allaw entend s'imposer rapidement comme un acteur incontournable de la LegalTech en France. « Nous avons ambitionnons de réaliser 1,2 million de CA courant 2025, puis 3 millions d'euros fin 2026 et enfin 10 millions d'euros en 2027 », ajoute le CEO.

Une campagne de financement participatif adossé à une série seed

Après une première levée de fonds d'amorçage de 475 000 euros en août 2023 qui a permis à Allaw de construire sa plateforme, de recruter ses premiers collaborateurs techniques sous la direction de Germain Stang, et d'amorcer sa communication à grande échelle, la legal franchit une nouvelle étape dans son développement.

Aujourd'hui, les cofondateurs d'Allaw finalisent une levée en série seed d'un million d'euros, complétée par une campagne de financement participatif sur la plateforme Sowefund à hauteur de 500 000 €.

« Actuellement, une démonstration sur trois aboutit à la signature d'un contrat de licence avec un professionnel du droit. Cette nouvelle injection de capital vise plusieurs objectifs stratégiques : La priorité est donnée à l'acquisition de nouveaux clients professionnels. Allaw prévoit de structurer une équipe commerciale robuste pour étendre sa présence sur l'ensemble du territoire français. Des investissements conséquents en SEO et SEA sont planifiés pour accroître la visibilité en ligne de la plateforme. Allaw ambitionne par ailleurs de collaborer avec des experts juridiques pour produire du contenu visant à vulgariser des sujets de droit complexes, renforçant ainsi sa mission de démocratisation de l'accès au droit. Enfin, de nouvelles fonctionnalités seront développées pour enrichir l'offre aux professionnels. Par exemple, un système de dématérialisation et de transfert sécurisé de documents officiels pour les notaires est en projet. Les professionnels du droit pourront aussi à l’avenir utiliser leur portefeuille clients sur la plateforme pour des campagnes emailing ciblées. L’idée c’est vraiment de rassembler sur un seul et même écosystème unifié, l’ensemble des outils dont ils ont besoin », détaille Ludovic Stang. Une série A est prévue courant 2026 et pour cause, la legaltech pense déjà à son internationalisation. « Le barreau espagnol, le notariat grec et le notariat québécois nous ont sollicités », se réjouit le CEO.

D’ici là, si vous souhaitez devenir actionnaire d’Allaw et démocratiser l’accès au droit, c’est par ici.