Après une première journée passée au Grand Palais, nous avons pris la direction de Station F pour le «Business Day», organisé par France Digitale, Bpifrance, Numeum, la Mission French Tech et la Direction générale des entreprises, ainsi que Station F. Un rendez-vous à destination des entrepreneurs, investisseurs et autres acteurs de l’écosystème pour initier des discussions qui déboucheront peut-être sur des contrats dans un futur proche.
Avant même d’arriver dans la «cathédrale» de la French Tech, les longues files d’attente autour du bâtiment donnaient une idée de l’engouement pour cet événement. Le matin, il fallait compter plus d’une heure d’attente dans le froid avant de pouvoir accéder aux lieux, qui ont bénéficié d’une sécurité accrue des forces de l’ordre pour l’occasion avec des camions de CRS positionnés à proximité du bâtiment en guise de barrages filtrants. Mais ce fut parfois bien plus long, notamment durant l’après-midi lorsque Station F a été quadrillé par les services de sécurité pour accueillir les intervenants les plus attendus de la journée.
A l’arrivée, ce sont environ 4 200 personnes qui ont pris part à l’événement selon les organisateurs). Mais selon nos informations, près de 5 000 personnes ont dû être refusées ! Bref, c’était l’effervescence des grands jours à Station F. A tel point que la connexion wi-fi du lieu n’a pas tenu très longtemps avant d’être hors-service !
Deux salles, deux ambiances entre Station F et le Grand Palais
En effet, ça fourmillait de partout au sein de l’incubateur dirigé par Roxanne Varza. On était très loin de l’ambiance feutrée du Grand Palais ! Cette fois, il fallait un peu jouer des coudes pour se frayer un chemin dans l’ancienne halle Freyssinet. Les sourires étaient de sortie sur les visages des acteurs de la French Tech dans cette journée lancée par Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances. Il fut le premier d’une longue série de plus de 200 speakers qui se sont exprimés sur les six scènes mises en place pour l’occasion.
Mais c’est bel et bien autour de la scène «Closing Speech» que l’euphorie collective est montée d’un cran. Et pour cause, Emmanuel Macron était attendu à Station F, lieu qu’il connaît puisque c’est lui qui a inauguré le bâtiment en juin 2017 et il s’y est rendu à plusieurs reprises depuis. Après l’apparition d’agents de sécurité de l’Élysée un peu partout après 14h, quelques patrons de la tech française, comme Éléonore Crespo (Pigment), Thomas Clozel (Owkin), Charles Gorintin (Alan), Patrick Pérez (Kyutai) ou encore Arthur Mensch (Mistral AI), ont fait leur apparition sur scène. En attendant l’arrivée du chef de l’État, ils ont pu «networker» un long moment entre leaders tricolores de l’IA. Les entrepreneurs ont eu le temps d’approfondir leurs discussions puisqu’Emmanuel Macron est arrivé avec plus d’une heure de retard sur le programme prévu à Station F. Pour suivre l’intervention du chef de l’État, nous avons pris de la hauteur, au dernier niveau du bâtiment, pour avoir une vue parfaite (et enrichir notre banque d’images du président).
Macron retrouve un second souffle en terrain conquis
Accueilli par les représentants des instances clés de l’écosystème, à savoir Maya Noël (France Digitale), Julie Huguet (Mission French Tech) et Nicolas Dufourcq (Bpifrance), le président de la République, accompagné de Clara Chappaz, n’a pas boudé son plaisir de revenir en terrain conquis. A son arrivé, Emmanuel Macron a salué l’équipe d’Enchanted Tools, qui multiplie décidément les visites de prestige, avant de prendre place sur la scène sous les applaudissements.
Face aux acteurs de la French Tech, il a salué la vitalité de l’écosystème tricolore et repris les éléments clés de son discours prononcé la veille au Grand Palais («plug, baby, plug», «stratégie Notre-Dame de Paris»…). Durant son discours de moins de dix minutes, il n’a cessé de tresser des lauriers aux entrepreneurs engagés dans la course à l’IA, et notamment Arthur Mensch, le patron de Mistral AI qui est d’ailleurs le nouveau visage de la campagne «Make it Iconic», qui vise à renforcer l’attractivité de la France à l’international. Et de conclure avec un grand sourire : «Vive une IA humaniste, vive ce sommet, vive nos résultats, vive la République et viva la France !»
Sous une ovation du public, il a ensuite déambulé quelques minutes à Station F pour rencontrer les participants de ce «Business Day» avant de prendre la direction de Marseille aux côtés de Narendra Modi, le Premier ministre indien avec qui il a co-présidé ce Sommet pour l’Action sur l’IA. Durant cette séquence intense sur l’IA, Emmanuel Macron a semblé retrouver un second souffle qui lui manquait cruellement depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais cette parenthèse enchantée risque de vite se refermer au vu des dossiers qui l’attendent (retraite, immigration…).
Sam Altman en rockstar
En revanche, l’enchantement n’a pas quitté Station F avec le départ du président de la République. Ce n’était même que le début, puisque l’arrivée vers 17h de Sam Altman, patron d’OpenAI et rockstar mondiale de l’IA, a fait encore monter d’un cran l’effervescence. Sur scène une demi-heure plus tard, c’est Clara Chappaz, en mode MC en cette fin d’après-midi, qui a mené la conversation avec l’entrepreneur américain. Si le public de Station F écoutait religieusement l’intervention de Sam Altman, il nous a été difficile de la suivre. L’acoustique du lieu fait énormément résonner la voix comme dans une église. Mais après tout, le pape de l’IA générative était parmi nous…
Après le patron d’OpenAI, qui a rapidement quitté les lieux, Clara Chappaz a continué de s’imposer journaliste en donnant la réplique à Lisa Su, la PDG d’AMD, et à Arthur Mensch de Mistral AI, qui en finissait enfin avec son intense marathon médiatique. Yann LeCun, le chef de l'IA chez Meta, y est également allé de son intervention, saluée par des applaudissements. Charles Kantor, le patron de H, a également été interrogé, mais on en sait pas beaucoup plus sur sa startup qui a très vite perdu la majorité de son équipe fondatrice. Le mystère demeure…
Un sommet conclu sur une note festive
Après un mot de conclusion de Clara Chappaz et Roxanne Varza, la journée, durant laquelle nous avons enchaîné les interviews (Maya Noël, Maximilien Levesque, Thomas Clozel, Florian Douetteau…) touchait presque à sa fin. Presque car nous devions encore faire le débrief de cette journée avec Nicolas Guyon du Comptoir IA. Et une fois notre devoir accompli, il était temps de tremper nos lèves dans une coupette à la soirée organisée par OpenAI, Hugging Face, H, SAP et AMD, toujours à Station F, pour achever ce sommet sur une note festive.
C’était intense, c’était éreintant, mais c’était un moment charnière pour l’écosystème !
On espère que nous avons été à la hauteur de l’événement.