Une réduction des financements directs dans la French Tech de la part de Bpifrance. C'est l'un des enseignements que nous tirons du bilan annuel d'activité 2024 de la banque publique d'investissement, présenté hier. 

L'institution dirigée par Nicolas Dufourcq a directement investi 572 millions d'euros dans les startups françaises l'année dernière, en baisse de 15% par rapport à 2023. Le manque global de financements dans l'écosystème depuis plus de trois ans explique principalement cette diminution. Cela est notamment dû à la hausse des taux d'intérêt et à la guerre en Ukraine.

Sur ce montant, la deeptech capte 70% des investissement, soit un total de 400 millions d'euros. Le reste des participations s'est réparti à hauteur de 235 millions d'euros dans des greentechs. Puis, 130 millions d'euros dans des startups de l'intelligence artificielle (IA), 102 millions d'euros dans des entreprises de la santé et 35 millions d'euros dans des startups liées aux industries créatives. Ce qui constitue un total de 147 opérations, dont 58 nouveaux investissements. Parmi celles-ci, Bpifrance a notamment participé aux derniers tours de table d'Alice&Bob, de The Exploration Company. d'Electra, ou de H company. 

A cela, il faut ajouter que ses opérations de cessions sont aussi en retrait de 21% par rapport à 2023. Bpifrance signale qu'elle a tout de même réalisé de "très belles sorties de portefeuille" comme Amolyt Pharma, Lumapps, Preligens, ou Sonio. 

Une année record pour sa partie LP

Malgré ce constat en baisse, Bpifrance enregistre une activité record pour son activité dans les fonds d’investissement français. 77 souscriptions ont été accomplies en 2024 pour un total de 1,7 milliard d'euros, en hausse de 7,5%. Elle a ainsi participé entre autres, au financement des fonds Alter Equity III, Lauxera Growth II, Sofinnova Capital XI, Axeleo Greentech Industry ou Sista Fund I. 62% des souscriptions réalisées concernent le Capital-risque et le Capital croissance, et 38% le Capital développement.

La banque publique d'investissement souhaite désormais accélérer ses investissements dans l'IA française. A ce titre, elle a promis la semaine dernière une enveloppe de 10 milliards d'euros, dans le cadre du Sommet pour l'action sur l'IA qui s'étalera sur cinq ans à partir de cette année. Son patron Nicolas Dufourcq a d'ailleurs appelé "tout le monde à travailler avec Mistral"

Elle a aussi engagé le programme "Entrepreneuriat Quartiers 2030", pour soutenir les startups et les entrepreneurs des Quartiers prioritaires de la Ville (QPV). Elle veut ainsi aider 100 000 nouveaux entrepreneurs dans ces zones défavorisées d'ici 2027.