« Il y a beau avoir moins de levées de fonds, une croissance du PIB à zéro, si toute la France faisait comme les irréductibles entreprises du TECH500, on serait à 18 % de croissance », remarque malicieusement Thomas Bénard, CEO de Data Recrutement. Le cabinet de chasse vient en effet de publier la nouvelle édition de son classement des 500 entreprises techs qui recrutent le plus en France dans neuf catégories : deeptech, healthtech, greentech, fintech, martech, industry & supply, distribution & B2C, B2B tools, communication & entertainment.

Première nouveauté, le nombre minimum de salariés a été abaissé à dix salariés pour élargir encore plus la base d’étude à plus de 3.000 entreprises . « Le deuxième changement majeur, c'est qu'on a retiré tous les cabinets de conseil de ce classement qui se rapproche de l'essence même de son nom », précise Thomas Bénard. Le TECH500 ne concerne donc que les embauches en CDI dans les entreprises tech, dont le siège social est en France.

Small is beautiful

Les résultats montrent en tout cas une croissance légèrement inférieure par rapport à l’année précédente, et ce, malgré un contexte économique et politique pas toujours des plus rassurants : 27 % vs 29 % en moyenne arithmétique, 18 % vs 24 % en moyenne pondérée par rapport aux effectifs. « C’est un ralentissement, certes, mais si on voit le verre à moitié plein, on peut dire que le Tech 500 profite cette année de près de 18 % de croissance, là où la France est à 0 », commente Thomas Bénard à propos de ces entreprises qui représentent tout de même plus de 77.000 salariés au total.

L’une des surprises de classement concerne le fait que seule la moitié des entreprises du Next40 y apparaissent. D’ailleurs, les très petites entreprises et les petites entreprises trustent les premières places avec respectivement 32 et 21 % de croissance quand les très grandes entreprises atteignent seulement les 11 %. « Un indicateur très utile aux candidats pour trouver où poursuivre une carrière fast track et aux investisseurs, où c’est peut-être plus risqué, mais avec un TRI plus important », conseille Thomas Bénard.

Greentech et deeptech en tête

En termes de secteur, greentech (37%) et deeptech (33%) mènent le bal. Une tendance qui devrait se poursuivre l’année prochaine, étant donné les levées de fonds dans les deux domaines ces derniers mois. En tête du classement se retrouvent donc Ensol, la plateforme d'équipement énergétique à destination des particuliers (+250%), Mistral, qu’on ne présente plus (+215%) et Cureety et sa télésurveillance en onco-hématologie (+168%). En valeur absolue, Septeo, Doctolib, et eXalt montent sur les trois premières places du podium avec respectivement 250, 243 et 200 embauches cette année.

Outre ces évolutions qui impactent aussi les salaires, « il y a beaucoup plus d'étapes dans les processus de recrutement, avec une promesse d'embauche tous les dix candidats rencontrés contre un tous les cinq auparavant, soit un doublement du nombre de candidats rencontrés », constate Thomas Bénard.