Il aura fallu une centaine de chefs d’Etat à Paris, une pluie de milliards d’euros et un président de la République qui mouille à nouveau le maillot, pour redonner de l’optimisme à la French Tech. Ce sommet pour l’Action sur l’IA aura en effet permis d’enthousiasmer à nouveau l’écosystème et de lui redonner du souffle. Il faut dire que les startups françaises en avaient plutôt besoin. Depuis plus de trois ans, elle évoluent dans un contexte morose, avec moins de financements, des difficultés économiques comme celles d’Ynsect, de Luko ou de Masteos, et des coupes budgétaires inédites. Il est donc arrivé à point nommé. "Ce sommet a fait du bien à l’écosystème. Il a donné un nouvel élan. Je n’avais pas vu cela depuis 2021. Il a permis de s’aligner sur un même projet " note Franck Sebag, associé chez EY, et spécialiste des questions d’innovation. 

Même son de cloche de la part de la French Tech Grand Paris : "grâce aux financements annoncés et aux nouvelles opportunités de collaboration, les startups IA françaises devraient bénéficier d’un élan significatif dans les prochains mois. La France a été mise en avant comme un hub européen majeur pour l’IA, renforçant l’attractivité de la French Tech auprès des talents et des capitaux internationaux", explique Alexandra André, sa directrice générale. 

La réponse de la France et de l'Europe 

Ce sommet a en effet été une opportunité pour l’Europe et la France de répondre au Plan "Stargate" des Etats-Unis de 500 milliards de dollars et à l’entrée fracassante de Deepseek sur le marché de l’IA générative. Plus de 300 milliards d’euros vont être injectés dans l’IA européenne et française pour que le continent s’affirme comme une "troisième voie". "Je suis très fière de ce sommet car nous avons montré que quand nous jouions collectif, nous pouvions faire de grandes choses. C’est cela l’IA à la française, c’est cela l’IA européenne. Et nous allons pouvoir enfin rivaliser avec tous ceux que nous pensions être plus forts que nous », se réjouit Stéphanie Hospital, fondatrice et CEO du fonds OneRagtime.

Enfin, cette séquence aura été portée par un président de la République qui aura revêtu à nouveau son costume d’ambassadeur de la French Tech. Sur France 2 en interview, au Grand Palais, ou à l’Élysée, Emmanuel Macron n’aura eu de cesse de défendre les startups françaises de l’IA, avec en chef de file Mistral AI. Le président de la République aura aussi renoué avec le concept de « Startup Nation », ou plutôt de « Nation Startup », comme il l’a affirmé devant plus de 4000 personnes. "Ce que le Président a fait en lançant le Sommet de l’IA et en mettant la France au devant de la scène internationale sur l’IA est encore une fois un tour de force magistral. Cela a insufflé une dynamique ultra positive, l’envie d’être encore plus collectif, de ne rien lâcher et de continuer à accompagner cet écosystème" affirme Alexandra André. De quoi permettre donc de remobiliser les troupes.