Les annonces s’enchaînent à un rythme effréné en pleine séquence IA en France. Alors que les journées scientifiques autour de l’IA s’achèvent du côté du plateau de Saclay, Bpifrance annonce son intention d’investir 10 milliards d’euros dans le secteur d’ici 2029. Cette enveloppe doit permettre de continuer à faire décoller les startups françaises les plus prometteuses dans l’IA et de soutenir le développement de dispositifs d’accompagnement pour accélérer l’intégration de cette technologie dans le fonctionnement des entreprises tricolores.
Pour continuer à épauler l’écosystème tech dans sa montée en puissance autour de l’IA, Bpifrance entend procéder à des investissements directs et indirects. La banque publique entend ainsi prendre part à des tours de table «massifs», notamment pour soutenir les startups qui développent des modèles de fondation. Les sociétés positionnées sur les segments des infrastructures IA et des puces électroniques dédiées à l’IA seront également dans la ligne de mire de Bpifrance.
Dans le même temps, il est question d’injecter de l’argent dans des fonds français et internationaux qui investissent dans l’IA. Bpifrance veut ratisser large pour que ces structures de capital-risque puissent intervenir sur l’ensemble de la chaîne de financement, de l’amorçage jusqu’au capital-croissance. La banque publique dirigée par Nicolas Dufourcq entend également soutenir des fonds avec une approche innovante, alors qu’il y a de plus en plus de sociétés de capital-risque qui misent sur l’IA pour piloter leurs investissements.
«A l’heure où tout s’accélère, la France a une place à prendre dans cette révolution»
Avec cette enveloppe de 10 milliards d’euros à déployer sur 5 ans, Bpifrance entend poursuivre son action engagée depuis 2025 dans l’IA. En effet, la banque publique a notamment soutenu Mistral AI et Poolside en 2023, ainsi que H l’an passé. Elle a aussi soutenu Bioptimus, spin-off d’Owkin, Dust, Braincube, Ekimetrics ou encore Artefact.
Si le rôle clé joué par Paris sur la scène mondiale de l’IA n’est plus à démontrer, Nicolas Dufourcq estime qu’il est temps de passer la vitesse supérieure. «A l’heure où tout s’accélère, la France a une place à prendre dans cette révolution. Elle compte déjà 750 startups dans l'IA et des pépites reconnues dans le monde entier. Elle s’appuie sur un écosystème solide et dispose des talents et des compétences nécessaires pour faire la différence», estime le directeur général de Bpifrance.
La France n’a pas d’autre choix que de muscler son jeu face aux investissements colossaux annoncés aux États-Unis. Mais une enveloppe de 10 milliards d’euros semble bien faible face au plan Stargate de 500 milliards de dollars annoncé par Donald Trump. Mais la percée spectaculaire de DeepSeek, qui a investi à peine 5,6 millions de dollars pour proposer son modèle aux performances bluffantes, offre un vent d’espoir à l’Europe que Bpifrance souhaite amplifier avec le déploiement de ces 10 milliards d’euros d’ici 2029.