Sous diagnostiqué, thérapie lacunaire, errance médicale pré ou post diagnostic… Le traitement de l’endométriose demande encore à être amélioré. Lyv Healthcare, application dédiée aux patientes atteintes de la maladie, annonce une levée de fonds de 2,6 millions d’euros.
« Nous avons la conviction d’être une société en santé mais aussi avec un impact sociétal. Nous voulions des investisseurs qui partagent cette vision et ils sont tous sur ces mêmes valeurs » précise Chloé Bonnet, cofondatrice et directrice générale de Lyv Healthcare. Le tour de table a été mené par Mutuelles Impact, fonds à impact social et environnemental dédié à la santé et au médico-social, lancé à l'initiative de la Mutualité Française et géré par XAnge. Investir&+, INCO Investissement et Abeille Impact Investing France géré par INCO Ventures se sont également engagés dans le projet, suivis de MGEN, et de business angels.
Une réponse non médicamenteuse
Une femme sur dix en âge de procréer vie avec l’endométriose et 83 % des patientes souffrent encore de douleurs persistantes, exacerbées par un accès limité aux spécialistes et aux centres experts. « Même après le diagnostic, les femmes vivent une certaine errance car il n’y a pas de traitement sur la pathologie. Il existe toutefois des solutions non médicamenteuses pour atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie, alors nous avons voulu construire un dispositif médical qui prend en compte le vécu des femmes, leur défiance vis-à-vis du médical tout en ramenant du scientifique. » La réponse apportée tient en deux mots : Lyv Healthcare.
A partir d’un profil personnalisé, l’application propose une information thérapeutique et un programme qui s’appuie sur l’alimentation, une activité physique adaptée, des conseils pour la vie intime ou encore une approche cognitive. Déjà des employeurs offrent l’outil à leurs collaboratrices quand sept mutuelles proposent Lyv Healthcare dans leur offre de services.
En route vers un remboursement
Mais l’objectif de Lyv Healthcare est d’obtenir un remboursement par la sécurité sociale pour rendre sa solution accessible au plus grand nombre. La levée vise à franchir une nouvelle étape dans cette direction. « Nous voulons faire la démonstration scientifique de l’efficacité de l’application à travers une étude clinique normée prévue courant 2025. »
En parallèle, la startup veut réaliser une étude médico-économique sur la rationalisation du parcours de soin, encore insuffisante. « Nous voulons aider les professionnels de santé qui se sentent parfois impuissants face à la souffrance des patientes en leur apportant des solutions pluridisciplinaires. » Enfin, la levée permettra d’évaluer l’impact de Lyv Healthcare sur la consommation de soins et de médicaments. « Nous aurons les éléments pour déposer un dossier de demande de remboursement auprès de la sécurité sociale dans le cadre du dispositif PECAN. » Chloé Bonnet souhaite aussi inscrire Lyv Healthcare dans le mouvement de santé digitale qui s’opère et dans lequel la santé des femmes doit être représenté.