Le point commun entre ContentSquare, BlaBlaCar, Mirakl, Doctolib, BackMarket, ou encore Qonto? Ces entreprises valorisées à plus d’1 milliard de dollars ont le potentiel de réaliser une introduction en bourse, une IPO (Initial Public Offering). Elles sont une trentaine dans ce cas en France et environ 140 à l’échelle européenne. Ce moyen privilégié de lever la masse critique de capitaux se heurte néanmoins à certains obstacles, que met en lumière le troisième rapport du comité French Tech Finance Partners (FTFP)

Remis à Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique, il explore les défis pour dynamiser les introductions en Bourse des entreprises technologiques en France et en Europe et propose des recommandations stratégiques pour fluidifier les sorties de capitaux et renforcer l’écosystème d’innovation technologique. Un problème d’autant plus important que les investisseurs dont les capitaux sont immobilisés ne peuvent plus soutenir le reste de l’écosystème en développement. Et que les dernières introductions en bourse de startups françaises telles que Believe ou OVH Cloud ont été décevantes. 


La voie d’exit privilégiée

« L’IPO a toujours été et reste la voie d’exit privilégiée. Rares sont les entreprises qui continuent de croître tout en restant non-cotées » souligne d’ailleurs ce rapport. D’autant que parmi les principales voies d’exits, les introduction en Bourse offre un retour sur investissement presque deux fois supérieur au M&A, Mergers & Acquisitions ou Fusions & Acquisitions en français. Or, en raison d’une liquidité limitée et d’une sélectivité forte pour accéder aux marchés boursiers, seules les entreprises qui peuvent prouver la solidité de leur modèle économique et l’efficacité de leur exécution peuvent espérer accéder à l’IPO en Europe.

L’accès limité aux marchés boursiers européens est en partie dû à la taille relativement restreinte des poches d’investissement, qui se concentrent sur les meilleurs actifs. Selon le rapport « il y a une demande relativement faible en Europe de la part des investisseurs boursiers pour des valeurs tech, plus risquées que des sociétés industrielles ou de services ». Ce que confirme la composition actuelle de l’indice du CAC40 avec très peu de sociétés avec une composante tech. Autant de difficultés qui poussent certaines entreprises européennes à se tourner vers les États-Unis, à l’instar de Criteo en 2013 ou plus récemment avec les annonces du suédois Klarna ou du britannique Revolut.


10 recommandations 

« Néanmoins les marchés boursiers européens offrent de meilleures valorisations Small & Mid Caps, en comparaison aux États-Unis » précise le rapport avant de détailler « les entreprises ayant réalisé leur IPO en Europe affichent, en moyenne, des performances boursières supérieures 1 an après leur IPO par rapport aux entreprises européennes cotées aux États-Unis : en moyenne, la performance à 1 an sur Euronext est de +7%, quand les performances sur les marchés boursiers américains (Nasdaq et NYSE) sont de -17% ».

10 recommandations stratégiques sont donc formulées dans ce rapport, comme l’orientation de l’épargne des particuliers via des incitations fiscales, le renforcement du programme Tibi ou encore la consolidation des étapes intermédiaires susceptibles d'accroître le taux de succès des introductions en Bourse et de garantir la liquidité des employés et des investisseurs. Reste à savoir désormais si la ministre souhaite ou pas suivre ces pistes de réflexion.