Alan ne connaît pas la crise. «L’année 2024 a été assez extraordinaire mais on va faire encore mieux en 2025», assure ainsi Jean-Charles Samuelian-Werve, le patron d’Alan. En effet, l’année écoulée a été particulièrement riche pour Alan, avec le lancement de nouveaux produits, une percée significative dans le secteur public et une accélération de son expansion à l’international.

Cela se ressent sur les performances financières de l’entreprise française, qui annonce 505 millions d’euros de revenus annuels récurrents (ARR) en 2024, soit un bond de 48 % par rapport à l’année 2023, bouclée avec 340 millions d’euros de chiffre d’affaires. Quant aux pertes, la licorne continue de les réduire. Elles se sont élevées à 54 millions d’euros l’an passé et elles ne représentent plus que 14 % du chiffre d’affaires, contre 21 % un an plus tôt.

Avec cette trajectoire financière, Alan confirme son objectif d’atteindre la rentabilité en 2026. En France, la société pourrait même être profitable dans les prochains mois. En 2025, elle vise 40 % de croissance de chiffre d’affaires pour atteindre les 700 millions d’euros de revenus annuels récurrents, avant de viser le milliard dès 2026, année durant laquelle la barre du million de membres doit être franchie.

Ces perspectives optimistes sont rendues notamment possibles par le recours à l’IA qui s’est diffusée dans tous les pans de l’entreprise. Cela a notamment conduit à une meilleure force de frappe commerciale, avec 30 % de productivité en plus sur un an au travers de l’automatisation de nombreux processus dans les équipes techniques, commerciales, opérations et support. Dans le marketing, l’IA change aussi la donne, avec de nombreux visuels et campagnes réalisés totalement avec l’IA générative. En 2025, l’objectif est notamment de s’appuyer sur l’IA pour augmenter l'automatisation du service client de 20 à 40 %.

Forte traction dans la fonction publique

Alan revendique désormais 700 000 membres, soit 200 000 de plus en un an. Dans le détail, la société compte 32 000 entreprises clientes, soit 60 % de plus par rapport à 2023, et 20 000 indépendants qui font appel à ses services, un segment en progression de 36 % sur un an. «Cette année historique est le résultat de quatre axes stratégiques : notre leadership commercial, une expansion internationale qui s’accélère, notre percée dans la fonction publique et un rythme accéléré d’innovations», se réjouit Jean-Charles Samuelian-Werve.

En effet, Alan a marqué les esprits l’an passé en donnant de sérieux maux de tête à la MGEN, première mutuelle de la fonction publique, et la Mutuelle nationale territoriale (MNT), qui sont d’habitude plébiscités pour prendre en charge la couverture santé des fonctionnaires. L’an passé, la la licorne tricolore a ainsi remporté les appels d’offres lancés par les services du Premier ministre, et les ministères de la Transition écologique et de la Transition énergétique, ainsi que du secrétariat d’État chargé de la Mer.

Ces contrats significatifs dans la fonction publique permettent à Alan de monter sérieusement en puissance dans le secteur après avoir déjà remporté en 2023 l’appel d’offres de l’Assemblée nationale pour assurer la couverture santé des assistants parlementaires et de leurs familles, soit près de 3 000 personnes au total.

Belfius, partenaire clé en Belgique

Outre la fonction publique, Alan a également réussi à séduire l’an passé de nouveaux grands comptes en France, à l’image de Cultura, Intersport et Etam. A l’international, la société a attiré Haribo et Lotus en Belgique, un pays dans lequel elle peut s’appuyer sur Belfius. Il s’agit du deuxième bancassureur de Belgique qui a mené la série F d’Alan de 173 millions d’euros en septembre dernier. Une opération qui a permis à l’entreprise française de voir sa valorisation passer de 2,7 milliards à 4 milliards d’euros. C’est aussi et surtout un moyen pour Alan de doubler sa taille en Belgique avant d’aller se mesurer à d’autres mastodontes locaux, comme AXA, Ethias et Ageas.

En Espagne, la société française peut compter sur la bonne dynamique autour de son programme Healthy Benefits, qui permet aux employés gérer leurs avantages sociaux (assurance santé, services pour la santé mentale, et avantages repas, pour la garde d'enfants, les transports, remboursements kiné, optique et pharmacie). Selon Alan, cette offre a été retenue par 60 % des nouveaux salariés couverts par l’entreprise en 2024. En dehors du Vieux Continent, la licorne a débarqué au Canada suite à l’obtention de sa licence OFSI. Elle va maintenant procéder à son lancement commercial en Ontario au cours du premier trimestre 2025. C’est dans cette province canadienne, et plus précisément dans la capitale Toronto, qu’Alan a choisi d’ouvrir des bureaux.

Une nouvelle offre pour les retraités

Sur l’innovation produit, l’entreprise française a notamment lancé l’an passé une marketplace de produits de santé de bien-être (Shop), un compteur de pas ludique (Walk) et un assistant de santé par l’intelligence artificielle (Mo). Ces trois produits sont intégrés à l’application Alan et répondent à l’ambition de Jean-Charles Samuelian-Werve : «On veut être le premier système de santé intégré où la prévention génère de la rentabilité.»

Dans ce sens, Alan annonce aujourd’hui le lancement de «Dolce Vita», une offre à destination des retraités. Celle-ci vise à offrir un accès facilité aux soins et à la prévention (téléconsultation vidéo, chat médical, prévention personnalisée) et une couverture complète (dentaire, optique, urgences) à des tarifs accessibles. «Il y a 750 000 nouveaux retraités en France chaque année», note Jean-Charles Samuelian-Werve pour justifier le lancement de cette nouvelle offre. Et visiblement, ce ne sera pas le seul nouveau service lancé par Alan cette année, puisque le patron de la licorne promet une nouvelle annonce produit au printemps lors d’une keynote que nous suivrons avec attention.