« Nous ne sommes pas de doux rêveurs. Nous soutenons des entreprises qui protègent l’environnement, rapportent de l’argent et entrent dans le système financier. On utilise la finance pour protéger la planète. » Bertrand Piccard, créateur de la fondation Solar Impulse - qui labellise notamment les solutions rentables qui protègent l’environnement – s’est rapproché de BNP Paribas pour créer un fonds d’investissement et soutenir des acteurs de la transition écologique.
Le fonds Solar Impulse Venture avait déjà réuni 100 millions d’euros en 2022. Il annonce finalement ce jeudi 23 janvier une enveloppe finale d'un montant de 172 millions d’euros. Ce nouveau tour de table regroupe des investisseurs institutionnels tels que l’AGPM, BNP Paribas Cardif et Sogecap, des entreprises comme le Groupe ADP, ainsi que des family offices, engagés aux côtés de BNP Paribas (86 M€). Ce capital permettra au fonds, géré par le pôle « actifs privés » de BNP Paribas, de réaliser plus de 15 investissements dans des startups européennes et nord-américaines à fort potentiel de croissance.
1800 projets identifiés
«Après le tour du monde en avion solaire de Solar Impulse (réalisé en 2016 NDLR), j’ai réalisé qu’il y avait énormément de solutions pour protéger l’environnement qui étaient déjà rentables. La fondation s’est donc mis à chercher ces solutions et à les labelliser grâce à un groupe d’experts », souligne Bertrand Piccard, qui a ainsi identifié 1800 projets. Et pour accélérer le développement des plus pertinents, « il fallait trouver des moyens financiers. »
Cinq projets ont déjà été soutenus par le fonds qui participe à des séries A, B ou C pour accélérer la croissance des scale-up. « En Europe, ce sont les tours pour lesquels nous manquons le plus de capitaux », souligne Yann Lagalaye, Managing Partner du BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund. Les tickets investis par le fonds sont de l’ordre de 4 à 8 millions d’euros. « Mais nous pouvons aller jusqu’à 15 ou 20 millions d’euros si le projet est vraiment pertinent », poursuit le managing partner qui prévoit d’investir dans 17 ou 18 scale-up au maximum.
Deux tiers de son capital investi en Europe
BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund compte déjà, dans son portefeuille, la startup Phenix, qui lutte contre le gaspillage alimentaire et non-alimentaire. Axioma, une start-up française dans le domaine des bio-solutions qui vise à accélérer la transition écologique de l’agriculture en atténuant le stress hydrique des plantes. Hello Watt, une plateforme pour réduire les factures d’énergie et leur impact sur la planète. Chemix, une entreprise américaine qui révolutionne la conception de batteries grâce à un laboratoire de conduite autonome doté d’IA générative. Et enfin, Nature Metrix, une start-up britannique qui développe une solution de mesure de suivi de la biodiversité basée sur des échantillons d’ADN environnemental. « Des réglementations contraignent désormais certaines entreprises à évaluer l’impact de la construction d’une usine sur la nature par exemple », précise Yann Lagalaye.
BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund compte investir les deux tiers de son capital en Europe, en lead ou en co-lead, et un tiers de ses fonds en Amérique du Nord et en Israël. « Nous ciblons des domaines variés, poursuit le managing partner. Nous regardons les domaines comme l’énergie, la mobilité, la biodiversité ou la smart city. Et spécifiquement les solutions pour limiter les feux de forêt ou produire des protéines alternatives. »