Sérial-entrepreneur et touche à tout de génie qualifié par certains d’Elon Musk à la française, Ben Chemla tempère. Oui, il a créé beaucoup de startups, innové dans beaucoup de secteurs ; mais pour préserver son équilibre c’est sur son côté « old school » qu’il capitalise. Une dimension à priori insoupçonnée de la personnalité de ce bosseur infatigable, fan d’arts martiaux et incorrigible lève-tôt, qui se manifeste dans un goût marqué pour les adresses qui rassurent, les plats classiques et les brasseries à l’ancienne, avec œufs mayo au menu et serveurs en tablier noir. 

À 35 ans, le fondateur de Shares, la plateforme d’investissements accessible à tous qu’il a créée en 2021, le reconnaît : le travail occupe beaucoup de place. Il y consacre sa semaine et une partie incompressible de ses week-ends. Alors pas question de plaisanter avec ses parenthèses de liberté. 

Entre coupures qui reposent et rencontres qui nourrissent

Pour lui, ce sont « des moments gravés dans le marbre ». Des respirations « indispensables » qui, deux fois par semaine, l’amènent tôt le matin dans un dojo ou sur un ring pour des séances de krav-maga ou de boxe dans lesquelles il trouve « plus que du sport ». « D’abord parce que ce sont des instants sans portable ni écran, de vraies coupures qui reposent, explique-t-il. Ensuite parce que les arts martiaux exigent une maîtrise unique du corps et de l’esprit et qu’on y trouve une énergie animale, instinctive, qui libère et met dans un mindset de sérénité ». À cela s’ajoutent, égrainées au fil de la semaine, des séances de jogging ou de musculation et quelques cours collectifs de cardio boxing ou de cycling en salle. De quoi se recharger en énergie et maintenir le rythme...

Celui du fondateur de Shares est ponctué de rencontres. Celles que lui impose une vie d’entrepreneur et de business angel bien remplie et les autres, qu’il préserve jalousement et réserve aux amis. Qu’ils soient historiques ou en devenir. « Le risque de l’entrepreneur c’est l’enfermement ; estime-t-il. C’est pour ça que je préserve du temps pour des gens nouveaux. Ça m’apporte beaucoup. » Tout comme le fait de se ressourcer dans des espaces maîtrisés.

Club privé et adresses d’habitués

Car s’il aime bien « être surpris par des lieux nouveaux », Ben Chemla apprécie par-dessus tout « ses adresses ». Ces zones de confort où, il le sait, « on est servi vite et jamais déçu ». À commencer par Soho House, un club privé qui lui rappelle ses années à New-York dont il aime par-dessus tout l’atmosphère. « Ça parle Anglais, c’est cosmopolite et mélangé avec des membres startupers, designers, graphistes… j’adore ce côté ouvert ».

Autres valeurs sûres : Le Royal Monceau, « idéal pour les petits-dejs », Fumé, le restaurant dont il est propriétaire et où il aime retrouver ses habitudes et sa sélection de whiskies fumés, et Maku, « une adresse extraordinaire tenue par notre ancien poissonnier devenu maitre sushis ».  Autres lieux de prédilection pour ce fan de cuisine italienne : Non Solo Cucina et Il Localino, dans le quartier de l’Odéon. « Je mange des pates tous les jours et pour moi les meilleures sont les plus simples : huile d’olive et basilic … », confie Ben Chamla chez qui le goût de l’authentique se retrouve dans sa passion des brasseries.  Le Select, La Rotonde de la Muette, La Coupole… avec leurs ambiances qui réchauffent et leurs plats signatures. « J’aime le bruit, les salades de chèvre chaud, les sardines à huile… », sourit celui qui trouve que rien ne vaut « les classiques bien faits » et « qu’à trop revisiter on s’égare ». Aucun risque en ce qui le concerne. Ben Chemla sait où il va.

Lieux cités :

  • Soho House ; 45 rue de la Bruyère : 9
  • Le Royal Monceau ; 37 avenue Hoche, 8
  • Fumé ; 10 rue Berryer ; 8
  • Maku ; 76bis rue de la Tour ; 16
  • Non Solo Cucina ; 135 rue du Ranelagh, 16e
  • Il Localino ; 10 rue de l’Odéon ; 6
  • Le Select ; 99 bld du Montparnasse ; 6
  • La Rotonde de la Muette : 12 Chaussée de la Muette ; 16
  • La Coupole. 102 bld du Montparnasse ; 6ᵉ