Dans un contexte où la transition écologique et la compétitivité industrielle deviennent des priorités, les startups studios se positionnent comme des acteurs majeurs pour accompagner les entreprises dans leur mutation. C’est dans cette dynamique qu’a été créé Hoji, un studio qui allie technologie, impact et pragmatisme entrepreneurial.

Fondé mi 2024 à Lyon, Hoji résulte de l’initiative de deux spécialistes de l’impact : Waoup qui apporte ses expertises en transformation industrielle, et Greenpact, sa communauté d’investisseurs dédiée à la transition environnementale. Le studio a pour mission de créer des solutions concrètes et mesurables pour aider les industriels à réduire leurs émissions et améliorer leur résilience. « Nous ne sommes ni un cabinet de conseil, ni un incubateur. Nous sommes avant tout des entrepreneurs qui co-imaginons et co-développons des solutions pragmatiques à des problèmes révélés par le terrain », explique Stéphane Folliet, cofondateur d’Hoji.

Une approche collaborative et structurée

Hoji repose sur un modèle en deux temps : une phase exploratoire pour identifier les problématiques, suivie d’un processus de co-création. « Grâce à notre réseau de plus de 200 industriels, nous menons un diagnostic approfondi des usines pour révéler des opportunités d’innovation », précise Stéphane Folliet. Une fois les besoins identifiés, Hoji réunit des industriels partageant des enjeux similaires pour développer ensemble des solutions.

Le studio adopte ensuite un modèle coopératif en attribuant 75 % du capital des startups qu’il crée à des entrepreneurs soigneusement sélectionnés. « La sélection des fondateurs repose sur plusieurs critères : humilité, résilience, capacité à collaborer, et surtout, une forte intention d’impact », détaille Stéphane Folliet. En moyenne, Hoji investit 1 million d’euros par startup, avec une enveloppe initiale de 500 000 euros.

Lever des fonds pour un portefeuille à impact

Dès son lancement, Hoji a levé 8,5 millions d’euros, un premier pas vers son objectif de 17 millions. Menée par la Banque des Territoires, agissant pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030, cette opération réunit Greenpact, le groupe industriel ACI ainsi que trois family office. Le studio bénéficie par ailleurs du soutien de la Métropole de Lyon, un des 24 lauréats du programme Territoires d’innovation de France 2030, et peut compter sur le dynamisme du tissu économique lyonnais, première métropole industrielle de France.

Ce financement permettra d’investir dans une dizaine de startups sur cinq ans, ciblant des secteurs comme l’aéronautique, la santé, la plasturgie et l’agroalimentaire. Deux startups ont déjà vu le jour. La première est Nepsis, fondée par Constantin Wolfrom et Stanislas Pollet, une entreprise qui réinvente le financement de la transition énergétique en proposant des solutions de tiers financement. La seconde est Sapiologie, pilotée par Selim Youssry, Julien Motte et Volcy Boilevin. Il s’agit d’une plateforme d’éco-conception permettant aux industriels de mesurer et réduire leurs impacts environnementaux tout au long du cycle de vie de leurs produits.

Un futur axé sur l’innovation industrielle

Hoji ne compte pas s’arrêter là. Avec des explorations prometteuses comme Reparela, pour la gestion des flux circulaires, ou Lumos, dédiée à l’optimisation du stockage d’énergie, le studio continue de scruter les besoins du terrain pour identifier de nouvelles opportunités.

En plus d’accompagner les startups sur leurs 18 premiers mois d’existence, Hoji prévoit des réinvestissements pour les aider à passer à l’échelle. « La transition environnementale ne peut se faire sans transition digitale », insiste Stéphane Folliet, soulignant le rôle clé des solutions tech dans l’accompagnement des PME industrielles. « La dimension impact est fondatrice pour nous », ajoute-t-il, rappelant que la structure est article 9 SFDR, et que 50% du carried interest du studio sera conditionné par des critères d’impact.