Les fintechs françaises se portent bien ! Les levées de fonds ont repris en 2024 pour atteindre le total de 1,3 milliard d’euros, selon le dernier bilan de France FinTech. Un montant en hausse de près de 30% (28%) par rapport à 2023. Ce chiffre place la France en deuxième position des écosystèmes fintechs du continent européen, juste derrière le Royaume-Uni qui affiche un total levé de 2,8 milliards d’euros. L’Allemagne se place juste derrière la France avec 874 millions d’euros levés, un cumul en hausse de 9%. La Suisse se place en quatrième position suivie de l’Espagne, de la Suède puis des Pays-Bas, avec des montants bien inférieurs, sous les 250 millions d’euros. La France enregistre la plus forte hausse côté levées de fonds et les jeunes pousses s'attaquent de plus en plus aux marchés des voisins européens.
France FinTech souligne d’ailleurs la reprise des internationalisations courant 2024 après un ralentissement en 2022 et 2023. Un quart des fintechs dispose d’une implantation étrangère, souligne le rapport annuel. Une majorité, 63%, est seulement en Europe, 24% sont actives en Europe et ailleurs dans le monde.
Evidemment, c’est le législatif, et notamment le dispositif du “passeport réglementaire européen” de l’Union européenne qui facilite l’implantation des fintechs françaises dans ses différents pays membres. “Le passeport réglementaire est un dispositif qui permet à un acteur disposant d’un agrément dans un pays de l’Union d’accéder aux autres sans devoir en solliciter un nouveau dans les pays concernés”, explique le rapport de France FinTech.
Et, dans les 27, les Français misent particulièrement sur l’Espagne. Près de la moitié des fintechs avec une implantation à l’étranger sont en Espagne. 35% sont en Allemagne et 31% sont en Italie. Ces internationalisations devraient d’ailleurs s’accélérer avec l’adoption de plusieurs règlements harmonisés au niveau européen courant 2025, ce qui fera tomber certaines barrières administratives et législatives.
Un écosystème de plus en plus mature
En France, seules deux licornes sont nées en 2024 : Pennylane et Pigment, deux fintechs. Elles sont représentatives d’un secteur en pleine consolidation. Fin 2024, une fintech française sur trois a déjà atteint son seuil de rentabilité, d’après le rapport annuel de France FinTech. L’association représentative de l’écosystème Fintech français décompte 1145 entreprises. Parmi elles, 40% sont considérées comme «jeunes pousses» avec moins de trois ans d’existence, 46% sont des «startups», elles sont au stade de la série A et emploient moins d’une cinquantaine de collaborateurs. 12% des entreprises recensées par France FinTech entrent dans la catégorie «scaleup» c’est-à-dire qu’elles ont un modèle économique viable et une forte augmentation de parts de marché et/ou de leur chiffre d’affaires. Enfin, 2% sont des licornes.
Cette catégorisation reflète bien la maturité de cet écosystème en croissance. 41% des entreprises catégorie «startups» sont profitables, comme 3 scaleups sur 5, relève le rapport. L’atteinte du break even se fait d’ailleurs de plus en plus rapidement : un quart des fintechs rentables l’a été en moins de quatre ans.