Il y a 20 ans, on passait des heures au téléphone pour réserver nos voyages ou nos hôtels. Aujourd'hui, plus personne n'appelle les agences de voyage, et on est heureux d'avoir des plateformes comme Google Flight, Booking et Airbnb. Il y a une activité pour laquelle on perd encore du temps au téléphone à décrire ce que l’on cherche, c'est le recrutement, et surtout le recrutement d’externes. Pourquoi ? Car l’accès aux talents est encore très intermédié et il n’est pas toujours évident de traduire nos besoins complexes à travers de simples mots clés.
Le marché du recrutement est en train de vivre à son tour une disruption majeure, accélérée par les dernières avancées de l’intelligence artificielle. Grâce aux modèles de langage, il est maintenant possible de facilement traduire une fiche de poste ou un projet business dans un champ de compétences. L’IA permet ensuite d’identifier les indépendants les plus pertinents, basé sur leur expérience, qu’ils aient ou non le bon mot clé dans leur description. Avant, chercher un “data scientist” voulait dire peut être rater quelqu’un se présentant comme “machine learning engineer”. Avec l’IA, les synonymes sont considérés et on peut effectuer, ce qu’on appelle, une recherche sémantique.
L’IA permet désormais aux plateformes de développer l’équivalent d’assistants personnels de recrutement (ce qu’on appelle chez Malt “AI Search”). De leur côté, les managers, responsables de recrutement, peuvent mieux définir leurs besoins et identifier instantanément les freelances ayant les compétences recherchées, au meilleur coût.
La question des talents est souvent un frein à la stratégie d'innovation des entreprises. Une première étape a été franchie ces dix dernières années, avec l’adoption massive du freelancing : 86 % des organisations considèrent les freelances comme essentiels à leurs opérations, selon HBR. Désormais, une deuxième révolution s’annonce alors que les entreprises intègrent pleinement les talents indépendants dans leurs stratégies de croissance, au sein de “Superteams”.
Les premiers tests effectués auprès de nos clients montrent que plus de deux tiers des projets sont désormais créés avec l’aide de l’IA, et trouvent désormais le meilleur talent en quelques secondes au lieu de plusieurs jours. De quoi leur permettre de maintenir un avantage concurrentiel en adaptant rapidement leurs effectifs aux exigences du marché.
L’intégration de l’IA dans le recrutement doit toutefois être faite de façon responsable et accompagnée de forts principes éthiques. Il est notamment essentiel de garder à l’esprit qu’elle ne vise en aucune manière à remplacer la responsabilité et le jugement humain mais à le faciliter et l’améliorer. Il est aussi essentiel que les plateformes déploient de l’IA générative de façon parcimonieuse. La plupart des innovations décrites nécessitent certes de l’IA, mais non-générative, et souvent peuvent être conçues avec de petits modèles de langage, beaucoup moins coûteux ou énergivores, et souvent plus performants quand on a les bonnes données pour les entraîner.
Dans ce contexte, nous sommes convaincus que le recrutement est en train de vivre une révolution et qu’on peut désormais raccrocher le téléphone. La flexibilité et l'adaptabilité des freelances, combinées à la précision et à la rapidité de l'IA, créent désormais un avantage stratégique que les entreprises ne peuvent pas se permettre d'ignorer.