L’année 2024 a été marquée par l’explosion et la création de quelques pépites “made in France”. Impossible de passer à côté de Mistral AI et de sa levée de 600 millions d’euros, en dette et en equity. Autre millésime du cru 2024 : la startup H, mise en lumière au dîner de l’Elysée, organisé la veille de Vivatech. Ils avaient alors annoncé un tour de table de 220 millions d’euros. Flex AI s’est également lancée cette année. Les deux anciens de NVidia, fondateurs de cette jeune pousse prometteuse, ont choisi de s’installer à Paris. 

Plusieurs figures de l’écosystème ont également dévoilé leurs nouveaux projets : Nicolas Rieul a créé Actionnable, avec son associé Nans Thomas. Maxime Liebens, ex-Jobteaser et Maki People, a levé 3 millions d’euros pour sa nouvelle startup Freqens. Thierry Vignal, ex-Masteos, a présenté Atom et Cedric O a vu, malgré lui, son projet dévoilé au grand jour : The Marshmallow Project.

Quelles seront les pépites à suivre en 2025 ? Maddyness a interrogé des investisseurs en capital-risque : Roxanne Varza, la directrice de Station F et scout pour le fonds californien Sequoia, Guillaume Houzé et Nicolas Essayan, les cofondateurs du family office Motier Ventures, Eric Gossart, partner chez Serena et Alexis du Peloux, partner du fonds XAnge.

Le choix de Roxanne Varza, directrice de Station F et scout pour Sequoia Capital

Spore.bio : Cette startup développe une solution pour détecter des bactéries dans des produits de consommation, aussi bien alimentaires que cosmétiques, sans avoir à les envoyer au laboratoire. Cofondée par trois ingénieurs, Amine Raji, Maxime Mistretta et Mohamed Tazi, la startup compte une majorité de PhD dans ses rangs. Lancée en 2023, Spore.bio a levé un tour de pré-seed de 8 millions d’euros

Dottxt : Cette startup IA est spécialisée dans l'amélioration des LLM, elle développe une solution qui permet aux entreprises d'intégrer les LLM dans leurs systèmes critiques, automatisant l'extraction de données structurées et documents complexes. Dottxt, parfois écrit .txt, est basée à Paris et levé près de 11 millions d’euros en octobre dernier. Elle compte une quinzaine de collaborateurs. 

Entalpic : Là encore, cette startup s’appuie sur l’IA générative. Elle applique cette technologie à la création ou à la génération de nouveaux matériaux décarbonés pour l’industrie chimique. Accélérée à 21st by Centrale Supelec, Entalpic a été cofondée par Mathieu Galtier, CEO et ancien chief data et platform officer d’Owkin. La startup a bouclé son premier tour de table en septembre. Elle a récolté 8,5 millions d’euros auprès de Cathay Innovation et Breega entre autres.  

Les pépites de Guillaume Houzé et Nicolas Essayan, les cofondateurs de Motier Ventures

Ankar : Fondée par deux anciennes de Palantir, diplômées pour l’une de Telecom Paris et pour l’autre d’HEC, Ankar permet aux entreprises les plus innovantes de mieux créer, protéger et valoriser leur propriété intellectuelle (brevets, designs, trademarks). Par exemple, avec le copilote d’innovation d’Ankar, les équipes de R&D peuvent identifier rapidement et précisément des opportunités de recherche et générer des brevets dans un environnement secure-by-design. Ankar fait partie des premières participations de Booom, le fonds lancé par l’entrepreneur allemand Felix Plapperer. 

Anyshift : C’est une autre pépite encore sous les radars que sélectionne l’équipe de Motier Ventures. Anyshift est une solution de gestion d’infrastructure pour les équipes de devs et d’ingénieurs. Elle permet de maîtriser son architecture cloud et ce en prenant en considération l’accélération de l’IA générative. La méthode Anyshift s’appuie sur des jumeaux numériques - une représentation virtuelle de l'infrastructure d'une organisation, avec toutes les dépendances et configurations, qui permettent aux équipes de tester changements, migrations etc. Cette startup a été fondée par une polytechnicienne, Roxane Fischer, et par Stéphane Jourdan qui a vingt ans d’expérience dans l’infrastructure et le cloud.

Les greentechs d’Eric Gossart, partner de Serena

Kelvin : Cette startup développe une solution logicielle qui permet de planifier ses travaux de rénovation énergétique. Ce sujet, de rénovation énergétique, est un sujet structurant pour le secteur immobilier dans les prochaines années. Cette greentech fondée par Clémentine Lalande et Pierre Jolly, des repeats founders, a levé 5 millions d’euros l’été dernier et fait partie du Future 40, la sélection de startups de Station F

Jimmy Energie : Autre pépite du Future 40, elle développe des réacteurs micro-nucléaires. Soutenue par France 2030, Jimmy Energie veut participer à la décarbonation de 500 sites industriels. “Ce secteur est peu regardé et pourtant stratégique pour la souveraineté énergétique bas carbone”, commente l’investisseur.

CarbonFarm : Cette agritech s’attaque à la décarbonation de la riziculture. Le riz représente 12% des émissions de méthane, un gaz très carboné. La solution de Carbon Farm permet de mesurer et de surveiller les émissions des cultures de riz et veut accompagner les agriculteurs pour une agriculture plus durable. Elle s’appuie également sur des données satellitaires et l’intelligence artificielle. Fondée par Vassily Carantino et James Hastwell, elle a bouclé un premier tour d’amorçage en 2023 de 2,5 millions d’euros.

Le choix d’Alexis du Peloux, partner d’XAnge : 

Gladia : Evidemment dans l’intelligence artificielle générative, Gladia est une solution de reconnaissance et transcription vocale avec une technologie très fine et aboutie. Créée en 2022, Gladia a 600 clients entreprises. “Dialoguer par la voix avec une IA de manière fiable est un challenge technique de premier plan. Avec une belle Serie A en 2024, Gladia va tenter de devenir un des leaders à l’international, à commencer par les US”, confie Alexis du Peloux.