L’heure des tractations commence ! François Bayrou, nouveau Premier ministre débute ses premières rencontres et entretiens, pour choisir ses futurs ministres. Depuis longtemps, il plaide pour la formation d’un gouvernement, réunissant des femmes et des hommes d’expérience. Alors qui pour incarner les sujets liés au numérique ?

Depuis plus de deux ans, l’écosystème de la French Tech est éprouvé avec moins de financements, des défaillances d’entreprises et même des coupes budgétaires envisagées par le gouvernement Barnier. Dans ce contexte, certains entrepreneurs plaident pour une forme de continuité de l’Etat. Et un maintien de Clara Chappaz à son poste de secrétaire d’État en charge de l’IA et du numérique.

« On a besoin quand on monte une boite de vision et de stabilité, pour l’écosystème qui reste fragile ! Clara Chappaz a le mérite de connaître les entrepreneurs du secteur, et elle parle le même langage que nous. Cette relation de proximité est un atout », concède Gabriel Hubert, le cofondateur de Dust, pépite française de l’IA générative.

Même son de cloche de la part d’Eleonore Crespo, cofondatrice de Pigment, et qui a mis l’IA générative au coeur de sa solution de planification aux entreprises : « Elle a fait un travail remarquable en tant que dirigeante de la French Tech. Elle est très appréciée de l’écosystème et connait parfaitement nos enjeux, tant en France, qu’à l’international ». Tout comme Roxanne Varza, la directrice générale de Station F, qui a partagé son bureau lorsqu’elle était à la mission French Tech, et qui encourage aussi le nouveau Premier ministre « à renouveler son mandat ».

Prochain sommet mondial sur l’IA

Les enjeux à venir justement pour l’écosystème ne manquent pas : préserver ou non les mécanismes de soutien aux startups comme le crédit d’impôt recherche (CIR), le dispositif aux jeunes entreprises innovantes (JEI) ou le crédit d'impôt innovation (C2I), favoriser la commande publique et privée aux startups et leur simplifier la vie, continuer à soutenir les investissements dans les jeunes pousses en régions, aider les entreprises et établissements publics qui font l’objet de cyberattaques quasi-quotidiennement, etc. Ces préoccupations sont au coeur de la feuille de route de l’actuelle secrétaire d’État démissionnaire, présentée à la presse il y a un mois. Sans oublier bien sûr : accompagner l’essor de l’IA, et notamment de l’IA générative.

La France peut se targuer d’être devenue en la matière le centre névralgique de l’Europe devant l’Allemagne, avec des pépites comme Mistral AI, H, Poolside ou Hugging Face fondée par des français. Il s’agit maintenant de pouvoir tenter de rivaliser avec les géants américains et chinois et d’assurer une forme de souveraineté.

L’Hexagone a une carte à jouer en la matière. Il représentera d’ailleurs la capitale mondiale de l’IA en accueillant le Sommet pour l’action sur l’IA les 10 et 11 février prochain. Une centaine de chefs d’Etat, et plus de 700 parties prenantes dont entreprises, ONG, instituts de recherche ou prix nobels sont attendus.

Afin de préparer cet évènement crucial, la secrétaire d’État démissionnaire s’est déjà rendue il y a quelques semaines à San Francisco. Elle y a ainsi échangé avec des responsables de Google, Meta, Microsoft, OpenAI, Nvidia, Anthropic ou encore Adobe, ainsi qu’avec les représentants d’une vingtaine de fonds majeurs, dont Sequoia Capital et Cathay Innovation, et des responsables politiques californiens, comme le sénateur Scott Wiener. « Sur ce sommet, Clara Chappaz peut jouer un rôle clé dans le rayonnement des acteurs français et dispose de tous les atouts pour renforcer la place de la France sur ces problématiques », souligne Eleonore Crespo.

Reste à savoir si le nouveau Premier ministre a d’autres noms en tête.