Le «New Space» français regorge de startups ambitieuses pour donner un nouvel élan à la conquête spatiale européenne. Parmi elles, on retrouve notamment Ion-X, qui développe un moteur innovant pour des petits satellites.

La société, spin-off du CNRS et du startup studio Technofounders, annonce aujourd’hui un tour de table de 13 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques, à savoir Expansion, le fonds de Charles Beigbeder dédié à l’aérospatial, et Technofounders, un venture builder dédié aux startups deeptech industrielles à impact sociétal et environnemental positif. A cette occasion, de nouveaux investisseurs, comme le Fonds du Conseil européen de l’innovation (EIC Fund) et la Région Île-de-France, via son fonds «Réindustrialisation» opéré par Innovacom, font également leur entrée au capital de l’entreprise.

Née en 2021 sous l’impulsion de l’ingénieur Jacques Giérak, chercheur au laboratoire de nanosciences et de nanotechnologies (C2N) du CNRS à Palaiseau (Essonne), cette startup a mis au point une technologie de propulsion basée sur l'éjection de très fines particules entièrement ionisées, qui permet de ramener les satellites sur leur orbite ou de les désorbiter en fin de vie. Avec ce nouveau type de propulsion électrique, la société cible avant tout les petits satellites de 10 à 150 kilos alors que des constellations technologiques, notamment pour améliorer les réseaux télécoms, se déploient de manière fulgurante au-dessus de nos têtes.

Une future usine en région parisienne

Ion-X met en avant le coût de production compétitif de son moteur ionique, la durée de vie prolongée qu’elle offre aux petits satellites et sa grande modularité pour faire la différence sur un marché de plus en plus concurrentiel. La jeune pousse entend donc s’appuyer sur sa levée de fonds pour lancer l’industrialisation de ses propulseurs innovants. «Cette levée de fonds est une étape décisive pour ION-X. Elle nous permet non seulement de lancer l’industrialisation de notre moteur ionique, mais aussi d’accélérer notre développement dans un secteur en pleine expansion», indique Thomas Hiriart, PDG de ION-X.

Dans ce cadre, la société va pouvoir s’appuyer sur une première usine qui doit sortir de terrer en région parisienne. Sur ce site, qui nécessite un investissement total de 6 millions d’euros, la startup tricolore espère faire sortir de ses chaînes de production une dizaine de moteurs ioniques par mois, soit 120 par an, dès 2026, puis 200 par an à l’horizon 2028. Quant à la première démonstration en vol, elle devrait avoir lieu dès le début de l’année 2025, avec un satellite de la société danoise Space Inventor dans le cadre d’une mission de l’Agence spatiale européenne (ESA). L’engin sera lancé avec une fusée Falcon 9 de SpaceX. «L’équipe menée par Thomas Hiriart a tout le potentiel pour créer un leader international sur le marché de la propulsion des petits satellites», estime Yves Matton, Managing Partner chez Technofounders. L’avenir permettra de vérifier cette hypothèse.