En cinq ans, la startup, dont la technologie est née au sein du pôle de chimie théorique de l'Ecole Normale Supérieure et du CNRS, a déjà levé plus de 100 millions de dollars. « Nous enseignons la physique théorique à une IA générative, qui invente les molécules thérapeutiques », schématise Maximilien Levesque, dirigeant et cofondateur d’Aqemia. Grâce à cette technologie, la startup invente des médicaments pour des pathologies variées. « Tous nos programmes sont en phase de recherche mais trois d’entre eux sont aux portes des essais cliniques », poursuit le dirigeant qui travaille notamment sur un traitement contre le cancer de la tête et du cou, le cancer du sein ou celui du thorax. En parallèle, la startup de 60 salariés développe six autres projets un peu moins avancés et planche sur une cinquantaine de programmes préliminaires. « Via ces programmes, on travaille notamment sur le système nerveux central ou l’immunologie », poursuit Maximilien Levesque.

Entrer en phase clinique avec trois programmes

Pour Aqemia, la prochaine étape est donc d’entrer en phase clinique avec ses trois premiers programmes. Pour ce faire, la startup vient de réunir 38 millions de dollars auprès du fonds américain Cathay Innovation, accompagné par ses investisseurs historiques, Elaia, Eurazeo, Bpifrance via son fonds Large Venture et Wendel Growth. Un troisième tour de table, après avoir réuni 30 millions d’euros en 2022 pour améliorer son outil puis le même montant, en janvier dernier pour recruter et poursuivre ses améliorations afin d’entrer en phase clinique en 2025.

Un objectif finalement reporté à 2026, que cette nouvelle levée de fonds devrait permettre d’atteindre. « Nous voulons être prêts fin 2025 pour entrer en phase clinique en 2026. Pour cela, nous avons besoin de recruter différents talents, en biologie, physique, machine learning ou en IA générative », souligne le dirigeant, qui espère doubler ses effectifs d’ici fin 2025 pour atteindre 120 salariés.

Un premier bureau à Londres

En parallèle, Aqemia souhaite continuer à consolider sa plateforme de R&D mais surtout amorcer son expansion à l’international. Grâce à ces fonds, la startup vient d’ailleurs d’ouvrir son premier bureau à Londres. « Cette implantation va nous permettre d’accélérer, assure le dirigeant. D’abord parce qu’il y a sur place des compétences qui sont particulièrement difficiles à trouver en France mais aussi parce qu’à Londres, il y a un écosystème biotech avec des pharma et des fonds d’investissements en sciences de la vie, beaucoup plus matures qu’en France. »

Toutefois, Londres n’est qu’une première étape pour Aqemia qui espère s’étendre aux Etats-Unis. « Cette première antenne est aussi une excellente manière de nous apprendre à être multi-sites, en commençant par une ville à quelques heures en train de Paris. Mais l’objectif à terme, c’est de s’implanter à Boston, qui est l’épicentre mondial de la biotech et de la pharma », indique Maximilien Levesque, qui s’est notamment rapproché du fonds Cathay Innovation pour atteindre cette ambition.