Des ponts entre startups et institutions : les accélérateurs en action
Les initiatives comme Dubai Future Accelerators jouent un rôle clé en rapprochant startups et gouvernements. Abdulaziz Khalid Al Jaziri, directeur adjoint de Dubai Future Foundation, explique : "Nous nous sommes rendus comptes que les nouvelles idées et nouveaux modèles économiques viennent des startups. Mais le gouvernement n’avait pas accès à ces startups, car il devait passer par des appels d’offres, obtenir trois propositions et demander des garanties aux entreprises. C’est inadapté au fonctionnement des startups."
Le programme de l’initiative, organisé sur neuf semaines, permet donc aux startups de collaborer avec des entités publiques sur des projets pilotes sans prise de participation ni engagement financier. Plusieurs startups, autrefois modestes, ont depuis pris leur envol pour devenir des licornes basées à Dubaï.
Financement et vision stratégique
Dubaï a tiré les enseignements du passé. Ainsi, des initiatives comme le Dubai Future Fund permettent à l’émirat de capitaliser sur des entreprises innovantes. Abdulaziz Khalid Al Jaziri se remémore: "Nous avions ConsenSys ici, qui travaillait beaucoup sur la blockchain. Ils essayaient de convaincre tout le monde d’acheter de l’Ethereum. À cette époque, l’Ethereum valait 5 $. Aujourd’hui, il vaut plus de 3 000 $, et tout le monde se plaint en disant : 'Nous aurions dû écouter ces startups quand elles étaient ici.'"
Des acteurs privés comme Sonia Gokhale, cofondatrice et general partner de VentureSouq, complètent cet écosystème en offrant financement, conseils stratégiques et accès à des réseaux internationaux. Selon elle, Dubaï s’est imposée comme un "hub incontournable pour les startups en MENA", grâce à ses politiques favorables, ses zones franches et son infrastructure de pointe.
Une plateforme tournée vers l’international
Dubaï veut s’affirmer comme un tremplin vers l’international. Sa position stratégique entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique en fait un carrefour unique pour les startups en pleine expansion. La Dubai Chamber of Digital Economy, dirigée par Saeed Al Gergawi, accompagne les entreprises dans leur conquête de nouveaux marchés via un réseau de 31 bureaux dans le monde.
La flexibilité des visas –entrepreneuriaux, culturels ou technologiques – renforce également l’attractivité de l’émirat. Abdulaziz Khalid Al Jaziri souligne : "L’un des principaux changements concerne la résidence. Avant, les gens étaient liés à une entreprise spécifique ou à une personne. Mais il y a eu un énorme changement avec l’idée des Golden Visa, des Green Visa, des visas pour entrepreneurs, des visas culturels. [...] Maintenant, ma résidence est liée au fait que je sois entrepreneur, et pas à une entreprise. Cela a complètement changé la donne." Cette approche novatrice, initiée pendant la pandémie, a transformé l'attractivité des talents à Dubaï.
Une ambition exportable
Dubaï séduit par sa qualité de vie et son dynamisme cosmopolite. Saeed Al Gergawi affirme de son côté que "Dubaï est un véritable terrain de jeu pour les entrepreneurs." Les startups bénéficient d’un accès direct aux décideurs, d’un réseau d’experts et d’un cadre réglementaire favorable.
Inspirée par des initiatives telles que Station F en France, Dubaï ambitionne de renforcer ses pôles d’innovation où startups, investisseurs et institutions travaillent main dans la main. Les partenariats avec des acteurs mondiaux comme Google ou Microsoft témoignent de cette volonté de s’aligner avec les meilleurs écosystèmes internationaux.
Grâce à une combinaison de vision stratégique, de soutien institutionnel et de pragmatisme, Dubaï transforme les idées en succès mondiaux. Abdulaziz Khalid Al Jaziri résume bien cette dynamique : "À Dubaï, tout est possible pour ceux qui osent entreprendre." Une promesse qui résonne comme un appel pour les entrepreneurs du monde entier.