Lancé en 2010 par Antoine Duboscq, adVentures est un studio qui vise à produire des startups à haut potentiel sur des niches de marché globales. Ce startup studio a été fondé à partir des gains réalisés à travers sa première expérience entrepreneuriale, une startup devenue cabinet de conseil en stratégie dans les télécoms. 

« À ma connaissance, nous sommes le premier startup studio créé en France, quelques mois avant eFounders », avance Antoine Duboscq, président d’adVentures. « À cette époque, le terme “startup studio” n’avait pas encore franchi l’Atlantique, et pour être honnête, je ne savais pas que ce que j’étais en train de créer était un startup studio », confie-t-il. « Notre première production fut la société Wimi, créée fin 2010. Wimi a réuni 2,5 millions d’euros auprès d’investisseurs privés, elle est devenue leader de marché sur son segment et a atteint en 2017 l’équilibre économique », partage Antoine Duboscq.

Réduire le taux d’échec des startups

L’idée fondatrice reste aujourd’hui la ligne directrice du studio : comment réduire le taux d’échec des startups ? Pour Antoine Duboscq, le fait que plus de 90% des startups meurent, n’est pas normal. « L’innovation est certes risquée, mais ce taux reste aujourd’hui beaucoup trop élevé. On est en train de sortir de la période d’enfance du VC, il est donc temps de mettre en place des modèles qui soient encore plus innovants et efficients », dénonce-t-il, faisant une analogie avec les débuts de l’aviation, quand les avions commençaient à voler, mais que les accidents étaient légion.

Pour lui, ce taux d’échec élevé est lié à des causes structurelles. « On a répliqué le modèle du private equity sur le venture. Or, ce modèle n’est pas adapté. C’est la raison pour laquelle beaucoup de fonds early-stage fonctionnent aujourd’hui sur un modèle “spray and pray”, ils ne peuvent en réalité pas faire tellement mieux », avance Antoine Duboscq. « Le modèle du studio est une alternative qui va permettre de créer des startups en réduisant le taux d’échec », affirme-t-il.

Un studio de production de startups

« Un studio n’est ni un incubateur, ni une agence de conseil, ni une agence de développement web, ni un accélérateur. C’est une organisation qui crée des startups », insiste Antoine Duboscq. Le fondateur est amateur d’analogie et aime comparer le monde du venture à celui du cinéma. « Aujourd’hui, le monde du VC ressemble à celui du cinéma d’auteur : beaucoup d’échecs pour quelques chefs-d'œuvre. Comme dans le cinéma, nous avons voulu amener une autre approche. Le studio fait ainsi office de société de production, afin de donner toutes leurs chances aux bonnes idées », explique-t-il.

Chez adVentures, les idées peuvent venir de l’externe comme dans l’interne. « Nous cherchons avant tout à faire des choses qui n’ont pas encore été faites en allant sur de nouveaux territoires, idéalement à impact », partage Antoine Duboscq. Le champ des possibles est donc large chez adVentures. 

« Comme dans le cinéma, ce n’est pas forcément celui qui apporte l’idée qui est le mieux placer pour diriger », analyse Antoine Duboscq. Le studio, toujours majoritaire au capital, devient ainsi le producteur, et va trouver le meilleur réalisateur/ co-fondateur pour chaque startup. Il apporte les ressources, garanti la qualité et la vision.

La première startup née du studio est Wimi, une plateforme de collaboration souveraine qui propose une alternative aux solutions américaines comme Teams ou Google Workplace. adVentures a aussi créé GEG tech, spin off du CNRS. « C’est en lui-même un petit startup studio, qui développe la médecine de demain », commente Antoine Duboscq. Le studio a aussi créé Eloquens, une plateforme de partage de connaissances, leader aux États-Unis sur le sujet du partage de méthode en matière financière. 

Au total, une dizaine de startups sont nées. Antoine Duboscq reconnaît que toutes n’ont pas été des succès, mais peut se féliciter d’un taux de réussite bien au-dessus de la moyenne générale du venture. Au-delà du portefeuille actuel, le studio vise pour les prochaines années un rythme de production d’environ une nouvelle startup par an. Des studios ont également été créés en Belgique et au Canada.