BlaBlaCar élargit sa famille d’applications. En effet, le spécialiste du covoiturage annonce le lancement de Zen, un nouveau service qui se concentre sur les trajets courts occasionnels pour lesquels les utilisateurs sont plus flexibles au niveau des horaires. L’enjeu est de taille alors que la plateforme rappelle que ces trajets représentent un tiers des déplacements des Français et sont majoritairement réalisés en voiture.
Avec Zen, BlaBlaCar veut donc mettre en relation des conducteurs et des passagers pour des trajets compris entre 30 et 100 kilomètres pour des motifs personnels, comme aller à la gare, faire les magasins, aller rendre visite à un proche, assister à un match ou encore aller à la page. Pour les motifs professionnels, la licorne tricolore a lancé dès 2017 l’application BlaBlaLines, devenue depuis BlaBlaCar Daily. Elle a d’ailleurs racheté l’an passé son rival Klaxit pour se renforcer sur le segment des trajets domicile-travail. Ces derniers représentent en effet l’avantage d’être quotidiens, avec des horaires et des lieux fixes, ce qui simplifie la mise en relation entre utilisateurs.
Un pas de plus pour faire du porte-à-porte
En lançant Zen, BlaBlaCar veut étendre son champ d’action pour permettre des trajets en covoiturage porte-à-porte. Dans ce cadre, les conducteurs et les passagers doivent renseigner les informations sur les trajets souhaités (itinéraire, créneau horaire, prix…) et l’algorithme de l’application se charge ensuite d’identifier les conducteurs aux itinéraires les plus compatibles avec les trajets des passagers pour limiter les détours. C’est le conducteur qui fixe le montant de la compensation, mais celui-ci est strictement encadré par Zen pour être inférieur au barème kilométrique (0,60 euro du kilomètre) et garantir un partage de frais.
Dans un premier temps, BlaBlaCar a testé Zen dans le golfe du Morbihan en début d’année. «Nos premiers tests dans le golfe du Morbihan ont montré que 80 % des trajets Zen n’ont aucune alternative équivalente en transport en commun. Le covoiturage joue ici pleinement son rôle de solution pour désenclaver les territoires», estime Nicolas Brusson, co-fondateur et directeur général de BlaBlaCar. Avant d’ajouter : «Sur BlaBlaCar, on constate que 50 % des conducteurs ont déjà fait un détour informel pour déposer leurs passagers à un endroit plus pratique pour eux.» Dès aujourd’hui, l’expérimentation de Zen est élargie à une dizaine de territoires en France (Médoc, Hérault, Pays Basque, Vallée de Thônes, Côte de Nacre…).
Train et bus pour devenir une plateforme tout-en-un
Toujours pour affiner son offre de transport, BlaBlaCar a décidé d’aller encore plus loin il y a quelques semaines, en annonçant son intention de vendre des billets de train en Espagne, puis en France dès 2025 ou 2026. «Ce lancement n’est que la première étape d’une stratégie ambitieuse : créer une plateforme tout-en-un qui pourra répondre aux besoins de tous les voyageurs, qu’il s’agisse de courts trajets locaux ou de longues distances», avait alors déclaré Nicolas Brusson.
Pour rappel, l’entreprise française propose également des trajets en bus sous la marque BlaBlaCar Bus (ex-BlaBlaBus). Dans ce cadre, la société avait mis la main fin 2018 sur Ouibus, l’activité de cars longue distance de la SNCF, qui en échange était entrée à son capital via une levée de 101 millions d’euros.