Le secteur PetTech connaît une année 2024 marquée par une chute drastique des investissements, passant de 300 millions d'euros en 2023 à seulement 53 millions d'euros, soit une baisse de 84%. A l’échelle européenne toujours, cette tendance s'accompagne d'un ralentissement notable dans la création d'entreprises, avec une diminution de 75% par rapport à l'année précédente.

“Dans ce contexte plus exigeant, le secteur pharmaceutique tire cependant son épingle du jeu en captant plus de 50% des investissements totaux, soit environ 28 millions d'euros. Des success-stories comme Enalees, spécialisée dans les tests PCR pour animaux, ou Greenphage, qui développe des solutions contre les infections intestinales, illustrent cette dynamique positive du segment pharma”, analyse Hugues Salord, PDG  de Santévet et créateur du Pet tech Observatory.

Santévet devrait conserver sa position de leader sur le marché français de l'assurance animale pour les mois à venir. En effet, aucun nouveau financement n'a été injecté dans ce secteur en 2024 en Europe. ”Le besoin de financement dans l’insurtech animale va devenir un véritable sujet en 2025”, anticipe Hugues Salord.

La France maintient son leadership 

Avec 219 entreprises actives (sur 1088 en Europe) et 6.500 emplois, la France conserve une position dominante dans l'écosystème PetTech européen.

Sur les 53 millions d'euros levés en Europe en 2024, 45 millions ont été captés par des entreprises françaises à travers six projets majeurs parmi lesquelles Vaxinano (vaccins contre la toxoplasmose) , VetBioLix (traitement et la prévention de maladies chroniques et liées à l’âge) ou encore Hawkcell (IA pour imagerie médicale) témoignent de cette dynamique. 

Cependant, certains segments peinent à tenir leurs promesses comme le rappelle Hugues Salord: “La prise de rendez-vous en ligne vétérinaire, la téléconsultation et les plateformes de garde d'animaux n'ont pas encore trouvé leur modèle économique optimal. Les colliers connectés qui prennent les constantes  se heurtent quant à eux à des défis d'usage, à l'exception des fonctionnalités GPS qui répondent à un besoin concret.” 

Tirer profit de la situation 

Pour Hugues Salord, cette période de ralentissement pourrait paradoxalement s'avérer bénéfique pour l'écosystème. Elle pousse les entreprises à privilégier la rentabilité et l'équilibre financier plutôt qu'une croissance à tout prix. Les investisseurs se montrent désormais plus exigeants, favorisant les projets ayant un modèle économique solide et une perspective claire de rentabilité. “Cette période va être assez vertueuse puisqu’elle oblige les entreprises à se mettre en EBITDA positif”

C’est d’autant plus nécessaire que l’étude met également en lumière l'émergence de nouveaux territoires d'innovation, notamment dans les pays scandinaves et baltes, avec des investissements significatifs en Pologne, Estonie, République Tchèque et Roumanie. La cartographie du secteur se redessine.

Ces marchés, plus récents mais dynamiques, pourraient contribuer à redéfinir les contours de l'innovation PetTech en Europe dans les années à venir.