Déjà un quart de siècle pour OVHcloud ! Pour célébrer ses 25 ans, l’hébergeur nordiste a réuni son écosystème d’experts et de partenaires ce jeudi 28 novembre à la Maison de la Mutualité, à Paris, à l'occasion de l'OVHcloud Summit, sa grand-messe annuelle. L’occasion pour l’entreprise tricolore de se réjouir du chemin parcouru et d’afficher ses ambitions pour le quart de siècle à venir.
Fort logiquement, c’est Octave Klaba, le fondateur charismatique d’OVHcloud, qui a ouvert cette keynote 2024. Pas de guitare électrique à l’horizon, comme il a pu le faire plusieurs fois par le passé, mais l’entrepreneur d’origine polonaise a tout de même fait une entrée en matière fracassante, en amenant un serveur cloud sur scène ! «OVHcloud fête ses 25 ans. Cela représente la moitié de ma vie», a d’emblée lancé Octave Klaba, qui fêtera ses 50 ans le 23 janvier prochain.
Baptême du feu pour Benjamin Revcolevschi
Pour sa société, l’avenir s’écrira avec un nouveau patron. Et pour cause, Michel Paulin, à la tête d’OVHcloud depuis 2018, a décidé de passer la main il y a un mois. «Il a amené l’entreprise à un niveau supérieur pour accélérer», a salué Octave Klaba sur la scène de la Maison de la Mutualité. Avant d’ajouter : «Aujourd’hui, nous entamons un nouveau chapitre.»
Cette nouvelle page de l’histoire d’OVHcloud va s’écrire avec Benjamin Revcolevschi, fraîchement nommé directeur général de l’entreprise. «On va bien se marrer ensemble, bonne keynote !», a lancé Octave Klaba à son nouveau partenaire en l’accueillant sur scène. Cet OVHcloud Summit constituait en effet le baptême du feu du nouveau patron de la société basée à Roubaix.
Pour l’occasion, ce dernier a salué le fait qu’OVHcloud soit «devenu un acteur mondial», avec près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, dont plus de la moitié à l’international, et 1,6 million de clients dans 140 pays. Et ironie du sort, c’est aux États-Unis, son deuxième marché après la France, que le groupe français enregistre sa plus forte croissance. Une belle performance dans un pays qui est le berceau d’Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure et Google Cloud, les trois ogres américains qui dominent outrageusement le marché européen du cloud.
Benjamin Revcolevschi ne s’est pas privé dans ce cadre de citer à plusieurs reprises l’un des mots clés si chers à OVHcloud : la souveraineté. Un terme lié à la qualification SecNumCloud de l’Anssi que la société souhaite décrocher pour un maximum de produits pour proposer un véritable cloud de confiance. Benjamin Revcolevschi en a d’ailleurs profité pour tacler le modèle réglementaire d’outre-Atlantique qui offre la possibilité aux autorités américaines de mettre leur nez dans les données stockées par des acteurs américains. «Face aux Gafam, nous avons su construire une proposition de valeur alternative qui vous plaît», a ainsi rappelé le nouveau directeur général en s’adressant à une audience conquise. «Ensemble, on va bâtir le futur du cloud. Avec Octave, je m’y engage», a-t-il également lancé.
«Sans cloud, pas d’IA»
Après la «profession de foi» de Benjamin Revcolevschi, Clara Chappaz, la secrétaire d’État en charge de l’IA et du Numérique, est apparue sur scène pour saluer le travail réalisé par OVHcloud depuis 25 ans et rappeler les liens étroits qui unissent l’IA et le cloud. «L’IA, c’est aussi du cloud. Sans cloud, pas d’IA. L’un ne va pas sans l’autre», a-t-elle souligné.
Clara Chappaz, tout juste revenue d'un séjour à San Francisco pour préparer le sommet français sur l'IA en février prochain, a également glissé un mot sur l’importance de la révolution de l’informatique quantique, la prochaine étape après celle en cours de l’IA générative : «L’informatique quantique est une technologie qui peut rebattre un certain nombre de cartes. Elle représente le futur du calcul : socle de notre société technologique. Je formule donc le vœu que l’achat d’un premier ordinateur quantique avec Quandela soit le premier d’une longue série.» Avant de conclure : «J’ai la conviction que nous sommes à un moment de bascule. L’année 2025 sera résolument l’année de l’IA et du quantique.»
L’open source, clé de la rentabilité dans l’IA ?
Cela tombe bien, Octave Klaba, qui est revenu sur scène après le passage acclamé par l’audience de Caroline Comet-Fraigneau, Chief Sales Officer, et de Yaniv Fdida, Chief Product and Technology Officer, pour dérouler la roadmap des produits d’OVHcloud (accessible sur GitHub), est convaincu du potentiel de l’IA, mais pas à n’importe quel prix. «Avec 50 millions de dollars, on peut s’acheter 1 000 GPU. Avec 500 millions, 10 000, c’est ce que veut faire Mistral AI d’ailleurs. Avec 5 milliards, 100 000. Au final, il faudra donc dépenser 50 milliards de dollars pour avoir 100 millions de GPU. La question qui se pose, c’est comment investir autant argent tout en générant suffisamment de revenus ?», s’est interrogé le fondateur de l’entreprise tricolore.
Pour répondre à cette question, il a convié sur scène Thomas Wolf, co-fondateur d’Hugging Face, cette licorne franco-américaine qui propose une plateforme open source de ressources en IA. L’occasion d’expliquer que l’open source est une solution qui peut s’avérer rentable et qui profite à tout l’écosystème. Une manière de tacler indirectement les entreprises qui ont adopté un modèle fermé, à l’image d’OpenAI avec ChatGPT. «J’adore ce qu’ils font ! En plus, ils sont français. Dommage qu’ils ne soient pas chez nous, mais ça viendra !», a lancé Octave Klaba au sujet des fondateurs d’Hugging Face. Rires garantis dans l’assemblée !
Un «cloud quantique» inauguré avec Pasqal en 2025
Autre invité de marque lors de cette keynote 2024, Georges-Olivier Reymond, co-fondateur et patron de Pasqal, est venu présenter les bienfaits de l’informatique quantique. OVHcloud s’est engagé dans cette voie depuis quelques temps, la société nordique ayant d’ailleurs inauguré son tout premier ordinateur quantique avec Quandela en début d’année. Et après avoir proposé à ses utilisateurs d’accéder à six émulateurs quantiques (bientôt neuf), OVHcloud a décider de pousser le curseur un cran plus loin en leur offrant à partir de l’année prochaine la possibilité d’exécuter des calculs quantiques sur des véritables ordinateurs quantiques. Ce «cloud quantique» sera lancé dans un premier temps avec un ordinateur quantique de Pasqal, doté d’une puissance de 100 qubits. D’ici à 2027, ce sont jusqu’à six ordinateurs quantiques qui devraient être proposés dans cette offre.
«La révolution quantique se passe maintenant et vous ne voulez pas la rater», a assuré Octave Klaba. Une conclusion résolument tournée vers l’avenir après deux heures de keynote. Rendez-vous dans 25 ans pour voir jusqu’où OVHcloud aura réussi à naviguer dans cette nouvelle ère technologique qui s’annonce !