Donner vie au «GPT de la radiologie», c’est l’ambition de la medtech Raidium. Pour la concrétiser, la société annonce un tour de table en amorçage de 16 millions d’euros mené par Newfund et Kurma Partners. Founders Future (le fonds de Marc Menasé, actionnaire de Maddyness), Galion.exe, Techmind, Debiopharm et le fonds du Conseil européen de l'innovation (EIC) ont également participé à l’opération.

Fondée en 2022 par Paul Hérent et Pierre Manceron, l’entreprise tricolore est partie du constat que les outils traditionnels d’imagerie médicale ne permettent d’effectuer qu’une seule mesure à la fois, ce qui rend le processus assez long. Surtout que la plupart des outils utilisés sont obsolètes, entravant de facto la productivité et donc la précision des radiologues dans leur travail. «En tant que radiologue passionné par l’IA, je constate chaque jour à quel point les solutions actuelles échouent à véritablement soutenir les radiologues dans la diversité et la complexité des cas auxquels nous sommes exposés en pratique, et, par extension, les patients qui dépendent de diagnostics rapides et précis», souligne ainsi Paul Herent, co-fondateur et CEO de Raidium.

Une solution 2 500 fois plus rapide que les méthodes manuelles

Pour remédier à cette situation, la jeune pousse a mis au point un modèle d’intelligence artificielle pour analyser l’intégralité du corps humain, capable aussi bien de suivre des cancers métastatiques que des biopsies virtuelles pour des maladies hépatiques. Cette technologie s’intègre au sein d’un système d'archivage et de communication d'images (PACS) interactif pour aboutir à la création d’une «véritable usine à biomarqueurs pour la pratique clinique et la recherche». Celle-ci a été rendue possible en entraînant l’IA sur un milliard d’images médicales réelles.

De cette manière, la solution de la medtech est en mesure de proposer une analyse des images 3D détaillée, des mesures avancées et une analyse automatisée des biomarqueurs de radiologie pour générer des rapports complets. Raidium assure que son approche permet d’être 2 500 fois plus rapide que les méthodes manuelles. Un atout non négligeable alors que les flux de travail en radiologie deviennent de plus en plus complexes, notamment à cause des spécificités 3D des IRM et des scanners, et que l’on assiste à une multiplication des solutions alimentées par l’IA. La solution proposée par Raidium intéresse d’ores et déjà l’AP-HP en France et de grandes entreprises pharmaceutiques.

L’homologation de la FDA et le marquage CE dans le viseur

Face à un travail d’imagerie 3D de plus en plus sophistiqué, il devient donc essentiel de se doter d’une plateforme qui fasse office de «cockpit» pour les cardiologues. C’est donc l’objectif de Raidium, entreprise qui figure dans la promotion 2024 du Future 40 de Station F. «Notre mission est de créer une solution évolutive et vitale, rendant chaque radiologue plus aptes pour répondre à cette demande croissante d’examens requis pour la médecine de précision», indique Paul Herent.

La société entend s’appuyer sur sa levée de fonds pour accélérer son déploiement à l’international, notamment aux États-Unis où elle prévoit d’ouvrir un bureau. En Europe, Raidium compte également renforcer ses opérations. Dans ces deux régions du monde, la medtech tricolore espère décrocher rapidement l’homologation de la FDA et le marquage CE. En parallèle, l’entreprise compte doubler ses effectifs, en recrutant 25 nouveaux talents dans les domaines de la recherche, du développement, de la réglementation et des partenariats commerciaux. Ils viendront étoffer une équipe qui repose sur des talents ayant fait leurs preuves chez les pépites tricolores Owkin et Cardiologs, ou encore le géant américain Meta.