Fondé par Arnaud Laurent et Augustin Sayer, OVNI Capital est une société qui gère un fonds axé sur la deeptech. « Notre thèse repose sur deux piliers essentiels : investir dans des technologies de rupture et soutenir des équipes ayant une ambition internationale dès le début », explique Arnaud Laurent, cofondateur et directeur général d’OVNI Capital.
Son fonds OVNI Ventures, lancé officiellement en janvier 2023, bénéficie de l’expérience des deux co-fondateurs, chacun doté d’une approche internationale du business et ayant investi dans des startups à titre personnel. Le fonds a réalisé un closing à 25 millions d’euros en juin 2024 et affiche un objectif final de 40 millions d’euros.
Une thèse tournée vers la deeptech et l'international
« Nous voulions optimiser le modèle du capital-risque américain », partage Augustin Sayer, co-fondateur et general partner.« Avec mon associé, nous avons décidé de nous concentrer sur des entreprises technologiques qui peuvent rapidement s’étendre à l’international », poursuit le cofondateur, ancien de Newfund, chez qui il avait développé une thèse similaire.
« Au cours des 20 dernières années, le SaaS a profondément transformé l'ensemble des industries, digitalisant une multitude de processus. Nous pensons que ce modèle a désormais atteint ses limites. Il est temps pour le Venture Capital de revenir à ses origines dans la Silicon Valley : soutenir des projets qui apportent des technologies encore émergentes et les faire progresser vers une adoption commerciale à grande échelle », affirme Augustin Sayer. Ayant travaillé aux États-Unis et en Israël, il est convaincu que, pour s’imposer, les startups françaises doivent directement penser international. « En France, il est parfois difficile de rivaliser avec des entreprises américaines ou israéliennes qui lèvent des sommes colossales très rapidement », explique-t-il.
Huit investissements réalisés et deux autres en cours
Parmi les premiers investissements d’OVNI Ventures, plusieurs startups illustrent bien cette thèse. L'une des entreprises qui se distingue est Axeptio, spécialisée dans le recueil de preuves de consentement en ligne. « C'est la première société dans laquelle nous avons investi, et elle a déjà réalisé une levée de fonds significative depuis notre entrée au capital », commente Arnaud Laurent. Dans le portefeuille, on retrouve aussi des entreprises comme Resolve Stroke, une startup développant des scanners ultrasons.
Un autre exemple est NcodiN, une startup qui développe des interposeurs photoniques, une technologie qui pourrait révolutionner la rapidité d’échange d’informations dans les centres de données tout en réduisant leur consommation d’énergie. « Cette technologie remplace les courants électriques par des signaux lumineux au sein des puces électroniques, ce qui réduit la chaleur générée et accélère considérablement les échanges d'informations », précise Arnaud Laurent.
À ce jour, huit investissements ont été réalisés et deux autres sont en cours. « Nous savons que certaines de nos entreprises vont échouer. Le rôle du Venture Capital est de financer des entreprises qui redéfinissent les marchés dans lesquels elles évoluent. Ce type d'investissement comporte donc intrinsèquement un risque élevé, avec un taux d'échec pouvant atteindre 90% », commente Augustin Sayer.
Une approche originale du capital-risque
L'équipe OVNI Capital est également composée de Thomas Renaudin, directeur d'investissement, ancien de CM-CIC, et de Matthieu Stefani, operating partner spécialisé dans la création de contenus. Le fonds compte aussi actuellement 160 investisseurs, principalement des entrepreneurs et des cadres de grandes entreprises.
Pour maximiser les chances de réussite, OVNI Capital a une manière originale d’impliquer ses souscripteurs dans le processus de sélection et de suivi des investissements. « Nos souscripteurs sont aussi nos partenaires. Non seulement ils investissent, mais ils nous aident à analyser et valider les opportunités d’investissement », souligne Augustin Sayer. « Nous avons un modèle unique où sur chaque investissement, un de nos souscripteurs collabore avec nous, notamment dans le cadre du conseil d’administration de la startup », ajoute-t-il.