La vasque restera parmi les symboles forts qui ont fait sensation aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le vendredi 26 juillet, le monde découvrait avec étonnement un ballon innovant imaginé par le designer Mathieu Lehanneur, qui portait la flamme à 60 mètres de hauteur depuis le jardin des Tuileries. Au-delà de l’aspect esthétique particulièrement réussi, cette vasque accueillait en effet une flamme électrique et bas carbone, d’une puissance de 50 kilowatts.
« Cette innovation signée EDF a permis de montrer au monde tout le savoir-faire industriel français au service du beau, du performant et du durable », se réjouit Axel Morales, designer pour EDF Pulse Design. C’est en effet à ce service rattaché à la direction de l’innovation et des programmes Pulse d'EDF que l’on doit cette prouesse après trois ans de travail acharné.
Une flamme hyper réaliste mais complètement bas carbone
« Le CIO a refusé que la torche ne porte pas la vraie flamme d'Olympie pour des raisons qui se comprennent très bien, mais a ouvert une fenêtre sur la vasque », raconte Axel Morales. Débute alors un travail de recherches sur l'historique de ce symbole des JO et sur les solutions existantes de flammes bas carbone. « En plus de dispositifs linéaires qu’il a fallu adapter en forme ronde, nous avons dû aussi rendre cette technologie moins consommatrice en énergie et viable en extérieur », explique Alix Auvin, ingénieure EDF Pulse Design.
Autre défi de taille, complète Etienne Mallo, lui aussi ingénieur chez EDF Pulse Design, « pour convaincre le COJO, il fallait à chaque fois montrer des prototypes aussi finalisés que possible avec une technologie en cours de développement ». Amélioration après amélioration, l’effet visuel se rapprochant au maximum des oscillations d’une flamme a été ainsi permis par la combinaison d’un nuage de gouttelettes d’eau qui reflète le jeu de lumière de projecteurs, mis en forme par une ventilation lui donnant le corps et la vivacité d’une flamme. Selon Axel Morales, « nous sommes passés d'un nice to have à une techno qui devenait clé dans le projet artistique avec une flamme hyper réaliste mais complètement bas carbone ».
Avoir confiance en son idée
Finalement, la vasque a fini d'être fabriquée début juin 2024 et dévoilée aux yeux du monde pour la cérémonie d’ouverture. « Aucun de nous ne s'attendait à l'ampleur du phénomène et de cet accueil formidable du public », s’étonne encore Alix Auvin, pour qui le projet a pu être rendu possible « grâce à la pluridisciplinarité de l'équipe qui permet de mettre en commun nos compétences et d’en solliciter d’autres au sein du Groupe ».
Si l’usage de cette prouesse pour d’autres vocations n’est pas encore définie, elle a en tout cas montré « qu'avec du travail et de la créativité, on peut électrifier de nombreux usages, jusqu'à même la flamme », souligne Axel Morales. « Ça prouve aussi qu'il faut vraiment avoir confiance dans son idée, la pousser le plus loin possible, même si ça n'a jamais été fait », conclut Étienne Mallo.