Au Royaume-Uni, les liens entre le monde universitaire et l'écosystème technologique sont particulièrement dynamiques. De formes variées, ils s’adaptent aux exigences et aux stades de développement spécifiques de chaque startup.

  • Incubateurs

Certaines universités ont fondé des incubateurs spécifiquement destinés à l’encadrement des startups technologiques. Ceux-ci visent à encourager l'innovation et à faciliter l'échange d'idées, en donnant à ces jeunes entreprises l'accès à des ressources précieuses telles que du mentorat, des experts de leur secteur, et des conseillers juridiques.

  • Centres de recherche avancés / "Skills Transfer"

Les universités sont aussi des centres de recherche avancée. À ce titre, elles peuvent servir de vecteurs pour les transferts de technologie, en encourageant la collaboration entre les chercheurs et les entrepreneurs de la tech. Dans des secteurs tels que la sécurité, l'IA et l'informatique quantique, il est possible de stimuler l’avancée de technologies émergentes grâce à des programmes de licences de propriété intellectuelle, et à des procédures simplifiées de création de startups basées sur la recherche universitaire.

  • Programmes de formations spécialisées

Les entrepreneurs peuvent participer à des programmes de formation sur mesure pour acquérir les compétences essentielles à la réussite de leur projet. Ces formations peuvent dépasser le secteur de la technologie, pour englober des disciplines telles que la gestion d'entreprise, le développement de produits, le marketing et la gestion de projets.

  • L’accès aux ressources et au matériel de recherche

Les startups technologiques peuvent bénéficier d'un accès privilégié aux infrastructures de la recherche universitaire : laboratoires spécialisés, bibliothèques, bases de données... Ces ressources sont souvent d'une valeur inestimable pour de jeunes entreprises qui manquent de moyens et d'équipements pour développer et lancer leur activité au Royaume-Uni.

  • Développement d'expertises spécifiques

Certaines universités ont développé une expertise spécifique dans des domaines tels que les assurances, la banque ou la cybersécurité. L’University of Edinburgh s’est par exemple engagée dans le secteur de l'IA. De son côté, le département d'informatique financière d’University College London (UCL) a construit un vaste réseau d'entreprises partenaires dans les domaines de la banque, de l'assurance et de la blockchain. Les startups qui font partie de son réseau peuvent ainsi avoir accès à une base de clients solide, idéale pour tester leur offre ou leur produit.

Les universités britanniques participent à la création d'un vivier de talents diversifiés, répartis dans de nombreuses disciplines. Les startups françaises peuvent puiser dans cette manne pour recruter des diplômés et des chercheurs qualifiés, qui leur ouvriront d’autres horizons tout en apportant des idées novatrices.

En 2023, les spin-outs des universités britanniques ont levé 1,66 milliard de livres en financement par actions, soit 9,54 % de tous les financements en actions levés par les entreprises britanniques. Depuis 2010, les spin-outs d'Oxford ont levé 2,5 milliards de livres en financement.

Pour les nouvelles entreprises françaises qui viennent au Royaume-Uni, il est essentiel de comprendre le marché des technologies. Un rapport récent de l'Enterprise Hub de la Royal Academy of Engineering définit la deep tech et explique comment ces entreprises prospèrent. Le rapport déclare succinctement : « Les spin-outs académiques sont souvent à l'avant-garde des avancées technologiques, utilisant des recherches de pointe et de la propriété intellectuelle pour développer les innovations les plus récentes.

Les universités britanniques agissent comme des catalyseurs pour l'innovation, la collaboration et la croissance. Elles mettent à disposition des startups françaises une large palette d'opportunités, pour leur permettre de prospérer sur le marché dynamique et compétitif du Royaume-Uni. En tirant parti des ressources, de l'expertise et des réseaux disponibles au sein de l’écosystème universitaire britannique, les entrepreneurs français peuvent se positionner pour réussir et atteindre leurs objectifs commerciaux outre-Manche.

Aides et soutien

Le réseau universitaire britannique dispose d’une abondance de dispositifs d'aide et de soutien auxquels les startups françaises peuvent faire appel comme:

  • Le UK Research and Innovation (UKRI)

Agence publique pour l’innovation, UKRI développe un environnement de recherche inclusif et éthique à l’échelle mondiale. Pour atteindre cet objectif, l'organisation dirige une multitude de programmes par l'intermédiaire de ses « comités ». Ceux-ci facilitent l'intégration de startups internationales dans plusieurs secteurs dynamiques, tels que l'ingénierie et la physique, l'intelligence artificielle (IA), la biotechnologie et les biosciences, ainsi que la technologie médicale (medtech).

  • Le Challenge Fund

Le Challenge Fund s’inscrit dans le cadre de l’UKRI, et correspond à un ensemble de 23 « défis » définis en concordance avec la stratégie industrielle du gouvernement. Ces défis recouvrent des thèmes tels que la croissance propre, le vieillissement de la population, l'avenir de la mobilité, l'IA ou encore le marché des données. Les startups françaises qui évoluent dans ces secteurs devraient bénéficier d'un soutien financier important : en effet, le fonds compte 2,6 milliards de livres d'investissements publics et 3 milliards de livres du secteur privé.

  • Creative Industries

Le Creative Industries Cluster Programme, qui fait lui aussi partie de l'UKRI, recouvre neuf partenariats de recherche et de développement répartis dans différents clusters à travers le Royaume-Uni. Parmi eux, on trouve le Conseil de recherche sur les arts et les sciences humaines (AHRC), Nesta, la Fédération des industries créatives, Creative England, le British Film Institute, Tech Nation, ainsi que les universités de Birmingham et de Cardiff. Les nouvelles entreprises françaises qui s'installent au Royaume-Uni peuvent bénéficier de leur soutien, notamment si elles évoluent dans le domaine des industries créatives, du cinéma, de la narration numérique, de la mode et des jeux vidéo.

  • START

Cette initiative est un programme pilote innovant créé sur mesure pour le marché de l’ouest de l'Angleterre. Elle est menée par un consortium composé de quatre universités de renom : UWE Bristol, l’University of Bristol, l’University of Bath, ainsi que Bath Spa University. 

Dirigée par l'UWE Bristol, et en partenariat avec techSPARK, START est financée par l'Autorité combinée de l'ouest de l'Angleterre et vise à offrir un soutien complet et des ressources de développement à 150 entreprises technologiques et numériques en phase de prédémarrage et de démarrage à Bristol, dans le sud du Gloucestershire, à Bath et dans le nord-est du Somerset.

Comment tirer parti de la présence d’experts et d’universitaires

Pour les entreprises françaises qui arrivent au Royaume-Uni, les ressources disponibles au sein du réseau universitaire britannique offrent des perspectives considérables. Ces universités sont nombreuses à jouir d’une renommée mondiale, et regroupent des experts de tous les domaines, capables d'aider et de soutenir les startups. 

Il existe deux initiatives qui permettent aux startups d’entrer en contact avec des chercheurs et des universitaires, ainsi qu'avec des étudiants qui seront peut-être leurs futurs employés. Elles s’adressent tout particulièrement aux entreprises des secteurs des sciences de la vie, de l'intelligence artificielle et de l'informatique quantique.

  • Knowledge Transfer Partnerships (KTPs)

Les partenariats de transferts de connaissances, ou KTP, servent d'intermédiaire entre les entreprises qui proposent des concepts novateurs et les établissements universitaires qui possèdent l'expertise nécessaire pour les commercialiser. Actuellement, environ 800 entreprises, 100 universités et au moins 800 diplômés participent activement à ces programmes de transferts de connaissances, et se sont engagées dans des expériences de collaborations qui s’avèrent souvent transformatives. 

  • Centres de formation doctorale (Centres for Doctoral Training ou CDT)

Les CDT sont constitués d'institutions de recherche, parmi lesquelles des universités et des partenaires industriels, qui collaborent dans la recherche tout en soutenant et en formant des étudiants en doctorat. Ces CDT permettent de déployer des chercheurs auprès des startups, en leur offrant la possibilité de piloter des projets et d'accélérer les recherches, que les nouvelles entreprises pourront ensuite utiliser pour commercialiser leurs produits et services sur le marché britannique.

Le réseau universitaire britannique constitue une ressource solide pour les startups françaises qui s'installent au Royaume-Uni. Entre les opportunités de partenariats stratégiques, la diversité des talents disponibles, les initiatives de R&D, les programmes d'incubation et les possibilités de networking, les startups ont l’embarras du choix en matière de ressources pour stimuler leur croissance et leur innovation.

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