« Les deals entre open AI et d’autres grandes entreprises d’IA se font essentiellement avec les grands éditeurs de contenus. Le problème c’est que les petites entreprises ont dû mal à nouer ce type de partenariats pour entraîner leurs modèles. » Afin de répondre à cette problématique, Philippe Mizrahi, Denis Charrier et Boris Toledano ont décidé de créer Linkup, début 2024. L’objectif : permettre aux plus petites entreprises d’intelligence artificielle d'accéder plus rapidement et de manière plus fiable aux contenus de la presse en ligne.

Concrètement, la startup a mis au point une interface de programmation d’application (API) qui permet de « connecter » les IA aux éditeurs de presse comme les sites d’informations. Un outil qui fonctionne comme un moteur de recherche. « Nos clients, les entreprises d’IA, nous rémunèrent en fonction du contenu qu’elles trouvent sur notre plateforme. Nous captons une partie de cette rémunération et nous reversons la majeure partie à nos sources partenaires », détaille Philippe Mizrahi, le CEO.

Une nette augmentation du trafic de robots

Selon Linkup, « dès lors qu’elles sont connectées au web, les applications IA voient leur efficacité décuplée ». Mais l’explosion des outils d’IA s’est accompagnée d’une nette augmentation du trafic de robots sur internet, qui simulent des comportements humains. « Cette méthode, en plus d’être techniquement peu robuste, se confronte à des obstacles légaux croissants. Accéder à des données fiables et de qualité est donc essentiel pour le bon fonctionnement des applications d’intelligence artificielle. En se connectant à des sources reconnues, les IA peuvent éviter les erreurs et garantir la véracité de leurs réponses », souligne la startup.

Pour accélérer le développement de sa plateforme, Linkup vient de réaliser une première levée de fonds de 3 millions d’euros auprès de Seedcamp, Axeleo Capital, Motier Ventures et d’une centaine de business angels de l’univers tech et médias. « Nous avons de plus de plus de clients et de volume d’informations à traiter, il faut que notre plateforme passe à l’échelle. Mais notre volonté est également de se développer commercialement et de nouer de nouveaux partenariats avec des sources d’informations pour donner accès à davantage de contenus à nos clients », précise Philippe Mizrahi. Pour ce faire, la société de dix salariés envisage de recruter différents profils. « Nous avons besoin d’une équipe technique, dans la création software, l’IA et le machine learning », poursuit le CEO.

« S’attaquer rapidement au marché mondial »

La startup, qui a surtout séduit des clients européens, envisage de « s’attaquer rapidement au marché mondial ». « Nous avons déjà signé quelques contrats aux États-Unis et en Asie mais ce sont des marchés énormes », souligne Philippe Mizrahi.

À terme, Linkup envisage également de diversifier ses sources pour donner accès à des contenus plus variés à ses clients. « Les IA sont intéressées par pleins de types d’informations de la presse différentes pour mieux servir leurs cas d’usages. C’est un univers qui avance très vite, nous devons nous adapter en permanence. »