First Kind. Le nom du family office de la famille Peugeot a été révélé ce jeudi lors de la soirée de lancement en présence de nombreux autres acteurs de l’investissement, quelques entrepreneurs et personnalités de l’écosystème. «Ce nom a été choisi pour trois raisons», raconte Sophia Martin (ex-Raise) qui est l’une des deux investisseurs de First Kind. «La première raison, c’est que la famille Peugeot a été à l’origine de beaucoup de ‘first of a kind’ : la première scierie, les premiers moulins à poivre, les premières crinolines, le premier vélo à selle, qu’ils ont pu développer au fil de leur histoire. C’est un clin d’oeil à leur héritage. Ensuite, c’est aussi une référence à l’expression utilisée en industrie : le first of a kind, c’est le prototype, le démonstrateur industriel, et nous visons le financement de ces first of a kind. Et enfin c’est aussi une manière de dire qu’on cherche des gens uniques, des ‘first of their kind’.»

En effet, First Kind se lance avec une stratégie qui va du pré-seed à la série A et compte investir dans trois verticales : la deeptech, la climate tech et l’industrie 4.0. «Ces trois verticales font sens pour créer des synergies avec l’expertise, l’expérience et le réseau de la famille», commente Sophia Martin. L’une des volontés de First Kind et de la holding familiale Peugeot est de créer des ponts entre les acteurs industriels dans laquelle investit Peugeot Frères Industrie et les startups soutenues par le family office. 

Un engagement sur le temps long 

Ces verticales sont aussi des secteurs à fort enjeu comme l’explique l’investisseuse. «Finalement, c’est financer la souveraineté et l'autonomie technologique de l'Europe en mobilisant les grands capitaines d'industrie et en responsabilisant les familles industrielles comme la famille Peugeot. Nous avons aussi un rôle à jouer dans l’innovation et l’accompagnement de l’entrepreneuriat.» Sophie Martin ne sera pas seule dans l’équipe First Kind. A ses côtés, un autre investisseur : Ulysse Laroche, passé notamment par Techmind et Evolem. À leurs côtés, en charge de l'activité Venture au sein de la holding, Frédéric Villain avec un rôle plus financier et exécutif. 

«C'est une suite logique à une histoire d'entrepreneuriat en fait. Cette famille a été marquée au fil du temps par le fait de pivoter autour de la technologie», explique Frédéric Banzet, directeur du conseil d’administration d'Établissement Peugeot Frères, la holding familiale, et 8e génération du clan Peugeot qui compte quelques 250 membres. Alors pourquoi ne pas investir dans le futur de l’automobile ? «Stellantis, dont nous sommes le deuxième actionnaire, joue très bien ce rôle dans le futur de l'automobile. C’est à Stellantis de le faire plus qu'à nous directement», explique Frédéric Banzet. 

Il faudra désormais compter avec First Kind dans le paysage de la tech française et européenne. Le family office est là pour durer dans le temps, «Notre histoire est marquée par le temps long. Notre activité industrielle a démarré il y 240 ans, en 1810. Mon vœu le plus cher serait de financer une, deux pépites qui feront la croissance du groupe familial pour mes enfants et mes petits-enfants», raconte Frédéric Banzet. 

Trois premiers investissements 

Pour cela, First Kind investira des tickets entre 200 000 euros et 2 millions d’euros avec la possibilité de suivre aux tours suivants. Le family office n’a pas -pour l’instant du moins- l’ambition d’être en position de lead sur ses tours. Au contraire, il veut travailler en syndication avec les autres acteurs du venture en France et en Europe. 

Car First Kind veut investir sur tout le continent. «La famille a compris dès le départ qu’il fallait jouer sur le terrain européen. Aujourd’hui, les pays nordiques sont en avance sur les sujets carbone, l’Allemagne a une maturité industrielle très avancée par rapport à la France… Il faut avoir un raisonnement de «category leader», se demander comment on peut faire émerger une entreprise qui a des racines européennes et un impact mondial», développe Sophia Martin sur la stratégie de First Kind. Ce nouvel acteur de l’investissement vise une dizaine de deals par an. 

Trois prises de participation ont déjà été réalisées. First Kind est investisseur dans Syntetica, qui développe une solution pour recycler le nylon, Spore.bio, une biotech de détection d’agents pathogènes pour l’agro-alimentaire et la cosmétique, et dans Axeptio, qui se positionne sur tous les sujets RGPD. Comme le dit Frédéric Banzet : «Longue vie à First Kind».