Inovexus, qui rassemble une communauté dinvestisseurs internationaux, vient de nouer un partenariat stratégique avec lUniversité de Kyoto. Ce qui fait de lui un des premiers acteurs européens à explorer activement les opportunités de financement et daccompagnement des startups japonaises.

« Lenjeu pour nous est daccompagner plusieurs cohortes de startups sortant de lUniversité de Kyoto, pendant trois à six mois, pour leur permettre davoir une meilleure connaissance de leur environnement, leur apprendre à pitcher leur projet et à lever des fonds, notamment auprès dinvestisseurs internationaux », détaille Philippe Roche, le dirigeant dInovexus.

Car l’écosystème local est assez restreint et les startups japonaises sont peu tournées vers linternational. Pour Inovexus, qui vient également de mettre un pied en Corée du Sud, lobjectif est aussi de pouvoir saisir directement les opportunités. « On sait que faire du business au Japon peut prendre du temps. Ce partenariat va nous permettre de regarder de plus près le marché japonais pour y saisir des opportunités dinvestissement. Nous envisageons également de travailler avec dautres universités sur place », souligne Philippe Roche, qui réalise 30 à 40 deals par an, en Europe et en Asie principalement. Inovexus a par exemple soutenu la startup française In & Motion, fabricant d’airbags de sécurités pour motards, leader en Europe, qui a ouvert il y a quelques mois un bureau à Tokyo.

« Promouvoir l’échange technologique entre les deux pays »

Bien que la présence de fonds français soit encore limitée au Japon, le pays commence à attirer les investisseurs français et à nouer des partenariats stratégiques avec la France. Bpifrance sest par exemple rapproché de Nedo Japon, lorganisation pour le développement des énergies nouvelles et des technologies industrielles, pour « promouvoir et soutenir financièrement des partenariats en innovation entre entreprises françaises et japonaises. » Bpifrance collabore par ailleurs avec Jetro, organisation para-gouvernementale japonaise, pour « promouvoir l’échange technologique entre les deux pays et soutenir les initiatives de R&D. »

En 2018, le secrétaire d’État chargé du numérique français et le secrétaire d’État à l’Économie, au commerce et à lindustrie du Japon avaient déjà signé une déclaration conjointe sur la coopération franco-japonaise dans les domaines de linnovation et de l’économie digitale. Lobjectif : assurer à la fois le développement des start-up françaises mais aussi japonaises en matière dinnovation numérique, en particulier dans lintelligence artificielle, le Big Data, lInternet des Objets et la 5G. Pour La France et Le Japon, lobjectif était également dencourager et de renforcer les programmes de R&D et la coopération entre les instituts de recherche français et japonais.

Le robot Pepper développé grâce à un partenariat franco-japonais

La French Tech dispose par ailleurs dun hub à Tokyo, depuis 2015. Via des événements, linstitution rapproche les VC français des écosystèmes startup japonais et favorise les échanges et les collaborations. Notamment parce que les synergies peuvent être importantes. Dans le domaine de la robotique, notamment, le Japon excelle dans la fabrication et l'ingénierie, tandis que la France apporte son expertise en intelligence artificielle. Lentreprise japonaise SoftBank Robotics a notamment travaillé avec Aldebaran Robotics, d'orgine française, acteur majeur de la robotique humanoïde et créateur de Nao, pour développer le robot Pepper, conçu pour assister les humains.

Les ponts entre la France et le Japon sont donc nombreux et la présence de VC dans le pays du soleil levant devrait intensifier les échanges, au service de linnovation.