« Les cyberattaques, c’est le risque numéro 1 pour une entreprise. Il vaut mieux avoir un incendie dans ses locaux que de perdre l’accès à toutes ses données. Sauf que seulement 5 à 10 % des PME et ETI ont une assurance cyber à l’échelle européenne », souligne Jules Veyrat.

Sa société, Stoïk, s’est donc spécialisée dans ce domaine, pour déployer une assurance contre les cyberattaques à grande échelle. En avril dernier, elle a même lancé sa propre offre de cybersécurité. Et après quatre ans d’existence, elle annonce une levée de fonds de 25 millions d’euros en série B menée par son investisseur historique Alven, avec la participation de ses investisseurs actuels, Andreessen Horowitz, Munich Re Ventures, Opera Tech Ventures et Anthemis. L’entreprise annonce également accueillir à son bord Cyber Integrity Capital (CYBICA), fonds européen spécialisé dans la cybersécurité et Tokio Marine HCC International (TMHCCI), groupe d'assurance spécialisé et membre du groupe de sociétés Tokio Marine HCC (TMHCC), basé à Houston au Texas.

L’Europe du sud, le Bénélux et les pays nordiques

Grâce à ces fonds, l’objectif premier de Stoïk est de poursuivre son expansion à l’international. « Nous sommes en activité sur le marché français depuis trois ans. Nous nous sommes implantés en Allemagne il y a un an et nous avons déjà fait quatre fois plus que la première année en France », détaille Jules Veyrat, qui vient également de mettre un pied en Autriche et noue des partenariats avec des courtiers en assurance pour déployer son produit. « Sur ces marchés, on voit que l’ampleur du risque cyber est de plus en plus important pour les PME. Les besoins sont les mêmes dans tous les pays donc nous voulons nous étendre en Europe, dans les mois et années à venir », précise le dirigeant, qui cible en premier lieu l’Europe du Sud mais aussi le Bénélux et les pays nordiques.

Dans le même temps, la startup veut continuer à développer ses outils pour couvrir davantage de risques. « Nous allons continuer à investir dans nos produits, notamment pour mettre au point des antivirus très puissants », précise Jules Veyrat, qui comptera, fin 2024, 5 000 abonnés. Ses équipes travaillent également à enrichir le produit actuel d’assurance cyber avec de nouveaux services complémentaires, telles que la responsabilité civile professionnelle pour certains secteurs d’activité spécifiques.

Recruter 50 personnes d’ici fin 2025

Stoïk, qui avait déjà levé 3,8 millions d’euros en seed auprès d’Alven, a également réuni 11 millions d’euros début 2022 puis 10 millions en juin 2023, notamment pour s’implanter en Allemagne. Après l’Europe, la startup envisage de continuer à cibler les marchés émergents comme l’Amérique du Sud ou l’Asie du Sud. « En Amérique du nord, par exemple, le marché est très mature et très compétitif, ça ne nous intéresse pas », précise le dirigeant, qui emploie actuellement 70 salariés. Pour accélérer, son ambition est par ailleurs d’étoffer ses effectifs. D'ici fin 2025, il envisage de recruter 50 personnes.