Après avoir vibré au rythme des Jeux de Paris 2024 cet été, l’Accor Arena de Bercy, à Paris, se transformera le 10 octobre prochain en immense arène représentative de l’économie française à l’occasion de la 10e édition de Big (Bpifrance Inno Génération), l’événement majeur de la Banque publique d’investissement (Bpifrance) qui vise à réunir des milliers d’entrepreneurs et dirigeants de grands groupes, de PME, de TPE et de startups. 

L’an passé, plus de 70 000 personnes avaient fait le déplacement au POPB et ce sont tout autant d’acteurs de l’économie française qui sont attendus lors de cette édition 2024. Dans le cadre de cette dernière, Xavier Niel, fidèle de Big depuis sa création et qui s’est récemment produit à l’Olympia, Jacques-Antoine Granjon, fondateur de Veepee, Kelly Massol, la dirigeante de la marque Les Secrets de Loly et membre du jury de l’émission «Qui veut être mon associé ?», ou encore l’influenceuse Léna Mahfouf, alias Léna Situations, prendront la parole sur la scène principale de Big.

«Dans le progrès, il y a une part de rêve, mais de rêve concret»

Après la fierté en 2023, cette nouvelle édition sera placée sous le signe du progrès. «C’est un concept qui est ouvert, positif et qui englobe en fait toutes les logiques qu'on peut avoir. Dans le progrès, il y a une part de rêve, mais de rêve concret, c'est-à-dire qu'on se demande comment faire mieux», estime Julien Noronha, le directeur exécutif en charge de la communication de Bpifrance, auprès de Maddyness. «Cette année, Big sera encore l'occasion de célébrer l’énergie entrepreneuriale qu'il y a en France. Dans ce cadre, il y a un contenu qui est extrêmement diversifié et riche cette année, qui ira de l'IA à la transition écologique, en passant par toutes les logiques que peut rencontrer l'entrepreneur dans son parcours. Notre ambition derrière Big, c'est qu'il y ait une dynamique de concrétisation de business à la sortie. Et c'est pour cela que nous déployons de plus en plus d'espaces, pour permettre à tous les entrepreneurs de repartir avec du concret», ajoute-t-il. 

Big sera d’autant plus attendu au tournant cette année, alors que ce ne sont pas défis à relever qui manquent pour les entrepreneurs à l’heure actuelle, entre les vents contraires de l’économie et l’instabilité politique qui préoccupent les entreprises françaises. «Si je me remets à la place d'un entrepreneur, ça fait quand même un bon bout de temps que la tachycardie est là. Avec les différentes crises auxquelles le monde a dû faire face, les entrepreneurs sont confrontés à beaucoup de défis. Et dans une période comme celle que nous traversons, c’est plus que jamais le moment de les célébrer. Et c’est justement l’objectif de Big», indique Julien Noronha. 

Si Big est le grand rendez-vous de l’année, avec 500 conférences et ateliers organisés en une journée, Bpifrance est aussi mobilisé pour assurer l’organisation de 500 événements annuels sur tous les territoires de l’Hexagone. Une manière de pérenniser la dynamique d’action de la Banque publique d’investissement tout au long de l’année pour être aux côtés des entrepreneurs, ce qui est d’autant plus crucial dans cette période délicate. «Il y a un écosystème d'investissement et de soutien à l'économie, notamment des plans qui sont actés, qu'on opère nous-mêmes et qui ne bougeront pas. Il y a aussi un tissu associatif extrêmement fort ainsi que les banques qui sont là pour accompagner et soutenir les entrepreneurs. Ils ont vécu quand même beaucoup de choses depuis cinq ans, mais ils ne lâchent rien. Ils continuent de vouloir avancer, de vouloir investir et de vouloir aller à l'export. Et heureusement en France, nous avons beaucoup de leviers pour les aider dans cette croissance», se réjouit le directeur exécutif en charge de la communication de Bpifrance. 

«Ce sont les chercheurs qui vont créer les licornes de demain»

Le co-fondateur de Widoobiz observe également d’un bon œil le virage pris par la French Tech, avec des startups de plus en plus impliquées sur les thématiques de la deeptech, de l’industrie et de la transition écologique. «En 20 ans, nous avons beaucoup appris, et aujourd'hui les investissements s'orientent de plus en plus vers des projets durables et à fort potentiel de développement. Il ne faut pas oublier quand même qu'il y a 15 000 pépites dans la French Tech. Et dans ces 15 000, 23 % sont nés l'année dernière, donc il y a une véritable dynamique. Aujourd'hui, la French Tech emploie 1,3 million de personnes et génère 10 milliards d’euros de revenus. Nous avons un écosystème d'innovation extrêmement puissant en France», souligne Julien Noronha. 

A noter que la deeptech sera une nouvelle fois à l’honneur la veille de Big avec la quatrième édition de l’événement «La deeptech voit Big», toujours à l’Accor Arena, pour mettre en lumière le monde de la recherche par le prisme de la création d’entreprise. Une manière de montrer que le monde de l’entrepreneuriat et celui de la recherche peuvent collaborer ensemble pour donner naissance à de potentielles pépites technologiques dans le sillage d’acteurs prometteurs, comme Mistral AI dans l’intelligence artificielle ou de Pasqal dans l’informatique quantique. «Quand on va vers les chercheurs et que nous les intégrons dans l'écosystème business avec des entrepreneurs, c'est le moyen de leur montrer que l'innovation de demain viendra d’eux. Ce sont les chercheurs qui vont créer les licornes de demain, elles sont dans les laboratoires aujourd'hui. C'est pour cela qu'il faut continuer de véhiculer l'envie d'entreprendre dans les labos de recherche», assure Julien Noronha. 

Pour y parvenir, l’État avait d’ailleurs lancé le plan deeptech en 2019, dans lequel Bpifrance est fortement impliqué, avec l’objectif de créer 500 startups dans le secteur d’ici 2030. Cinq ans après le déploiement de ce plan, ce sont plus de 1 300 startups deeptech qui ont été créées, dont 340 en 2023. Julien Noronha salue également l’apport de France 2030, «un plan inédit par son ampleur avec 54 milliards d’euros déployés».

«Pour devenir un SXSW à la française, il faut maintenir ce qu’on est»

Si la traction dans la deeptech est encourageante, l’événement «La deeptech voit Big» a vocation à considérablement amplifier la dynamique dans le secteur en sensibilisant les étudiants et les doctorants. Il s’agit de l’un des nombreux événements en marge de Big qui donnent des raisons à Julien Noronha d’espérer que Big devienne aussi important que South by Southwest (SXSW) à Austin, aux États-Unis. «J’étais à SXSW en mars dernier et je pense que c'est la première fois où nous n’étions pas scotchés par les contenus. Cette année, nous nous sommes sentis parfaitement au niveau sur tous les contenus. Surtout, nous sommes regardés et écoutés», observe-t-il. 

Par conséquent, le patron de la communication de Bpifrance estime être sur la bonne voie pour continuer à faire monter en puissance Big dans les prochaines années. «Pour devenir un SXSW à la française, il faut maintenir ce qu’on est, à savoir un événement basé sur les contenus. Avec Big, on a une big picture de toute l'économie française. C’est un grand chaudron, avec un grand mix de toutes les populations qui font l'économie française. Et c'est ce qui fait la beauté de l'événement : les petits inspirent les grands et  les grands font bosser les petits. L’une des particularités de SXSW, c'est le fait que ce soit un événement qui se démultiplie en plusieurs micro-événements dans la ville. Nous, c’est ce que nous sommes en train de faire, en se démultipliant à travers une programmation riche de micro-événements dans tout le pays», explique Julien Noronha.

Dans ce cadre, il salue la création cette année de l’événement Tech & Fest à Grenoble. «Nous parlons beaucoup avec eux pour les aider à grandir. Tech&Fest a mis la culture au cœur de l’événement et c’est une bonne chose. Car rappelons-le, SXSW était un festival de culture avant d’être un festival d’innovation», note-t-il. Julien Noronha espère ainsi qu’une «équipe de France» va naître, avec tous les événements clés de la tech et de l'industrie tricolores (VivaTech, Big, Tech & Fest…), pour donner lieu à un véritable festival d’innovation aussi puissant que SXSW.

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