Créé en septembre 2020, Eclosion est un startup studio spécialisé dans l’impact. Eclosion promeut et développe un entrepreneuriat apportant des solutions concrètes aux problématiques environnementales et sociales. L’impact est l’une des spécificités de ce studio, qui se distingue également par un autre aspect : sa structure associative. Les quatre associés-fondateurs, Christophe Cote, Fabien de Castilla, Agnès de Rauglaudre et Pierre de Rauglaudre cumulent des parcours de chefs d’entreprises et de dirigeants de grands groupes, conjugués à de l’accompagnement. Maddyness s’est entretenu avec Agnès de Rauglaudre, l’une des co-fondatrices.
Le studio a lancé sa première promotion en octobre 2021, et a depuis cofondé cinq entreprises. Chaque année, deux promotions sont lancées avec 3 à 6 entrepreneurs. Parmi les startups créées, on retrouve Au carré, une agence no code inclusive qui forme des personnes éloignées de l’emploi au no code et les embauche pour proposer des solutions digitales à ses clients, ou encore EnerSchool, une école inclusive de l'économie sociale et solidaire qui s'attaque à la pénurie de main-d'œuvre dans le domaine des énergies renouvelables en France.
Un startup studio qui met le social à l’honneur
« Nous souhaitions mettre notre expertise et celle de nos partenaires au service d’entrepreneurs qui désirent entreprendre dans l’impact en les aidant à trouver des solutions », partage Agnès de Rauglaudre. Avec ses trois associés, ils croisent le chemin d’OSS Ventures, et ils décident de s’inspirer du modèle de ce startup studio de la tech pour l’appliquer à l’impact. « Sur l’impact, il n’était pas possible de répliquer exactement le même modèle, car les problématiques environnementales et sociales trouvent des solutions parfois très différentes, à l’inverse de la tech qui peut utiliser des mêmes assets pour plusieurs projets », précise Agnès de Rauglaudre.
Initialement, Eclosion voulait s’attaquer à l’impact de manière holistique. « Nous avions en tête d’adresser les 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU », raconte Agnès de Rauglaudre. Au fil du temps, ils font le choix de se concentrer sur quatre d’entre eux, tous liés aux sujets de l’emploi, de l’éducation et de la formation.
Aujourd’hui, Eclosion se concentre sur trois verticales : l’accès à l’emploi, l’économie circulaire et le bien vieillir. « Le bien vieillir est arrivé de manière plus opportuniste, via une banque de projets confiée par l’incubateur Make Sense », indique Agnès de Rauglaudre. « Nous avons un ADN très social. Nous cherchons notamment à créer des solutions qui vont permettre à des personnes éloignées de l’emploi de se former et de se réinsérer. Pour autant, nous avons d’autres verticales, comme l’économie circulaire, mais même avec les autres verticales, nous gardons une dimension sociale », insiste Agnès de Rauglaudre.
Faire matcher des entrepreneurs et des idées à impact
Eclosion crée des structures de l’économie sociale et solidaire, c'est-à-dire que leur objet social est nativement lié à l’environnemental ou au social avec des formes de gouvernance très inclusive et promouvant le partage de la valeur. Pour cela, le studio s’appuie sur une banque de problématiques régulièrement alimentée, et fait matcher ces problématiques avec les bons profils d’entrepreneurs. « Nous apportons un socle commun de compétences économiques, sociales et solidaires. Nous apprenons aux entrepreneurs ce que veut dire l’impact et comment on le mesure », partage Agnès de Rauglaudre.
Eclosion s’appuie sur une méthode autour du “design thinking”. « L’idée était de créer un parcours qui permette à un projet d’émerger », avance Agnès de Rauglaudre. « À partir d’une problématique donnée, nous allons sourcer des entrepreneurs qui veulent entreprendre dans l’impact et pendant six mois, nous travaillons ensemble pour mieux détourer le problème et imaginer des solutions qui peuvent y répondre », explique Agnès de Rauglaudre.
Suite à cette phase d’émergence des six premiers mois, le studio décide ou non de créer une société. Si la société est créée, il l’accompagne, notamment sur les sujets commerciaux, sur le recrutement, la stratégie, l’impact, etc. « Ce qui nous motive en premier lieu avec l’entrepreneur, c’est la recherche d’impact, et c’est donc logiquement notre premier indicateur de performance, qu’il s’agisse d’emploi ou d’économie circulaire », rappelle Agnès de Rauglaudre.
Eclosion a souhaité se constituer sous forme de modèle associatif pour accompagner les startups gratuitement. « La partie co-fondation est portée par un fonds de dotation qui prend en général 20% du capital », précise Agnès de Rauglaudre.