Fondée en avril 2021 par Ariane Komorn et Côme de Cossé Brissac, La Solive propose des formations courtes et intensives pour permettre à des adultes en reconversion de devenir chefs de projet en rénovation énergétique ou artisans qualifiés. Son objectif d’ici 2028 est de former chaque année 5 000 professionnels de la rénovation énergétique. L’école adresse deux types de profils : des cadres en reconversion issus de secteurs variés et des profils plus terrain qui décident de se spécialiser vers les métiers de la rénovation énergétique.
La Solive vient de lever 4 millions d’euros (100% equity) dans une série A menée par Partech. Brighteye Ventures, investisseur historique, remet au pot aux côtés de business angels parmi lesquels Thibaud Hug de Larauze (CEO de BackMarket), Vincent Bryant (CEO de Deepki) et Clément Delpirou (président d’IAD). Ce tour de table fait suite à un tour d’amorçage de 1,5 million d’euros en 2022. « Nous sommes aussi en discussion avec plusieurs banques, notamment pour financer le développement de nos campus », ajoute Ariane Komorn, CEO et co-fondatrice de La Solive.
600 000 postes à pourvoir dans la rénovation énergétique
La Solive est le fruit de plusieurs constats. D’après le Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des Territoires, le secteur du bâtiment représente près de la moitié de notre consommation d’énergie, soit près d’un quart de nos émissions de gaz à effet de serre. En parallèle, les entreprises du bâtiment manquent de techniciens formés aux métiers de la rénovation énergétique : d’après France Stratégie, 600 000 postes sont à pourvoir dans le secteur d'ici 2030. « L’urgence climatique et le manque de main d'œuvre en France nous imposent d’accélérer pour répondre au défi de la rénovation énergétique des logements », insiste Ariane Komorn.
La rénovation énergétique regroupe toutes les actions qui permettent de réduire la consommation d’énergie des bâtiments et d’en améliorer le confort : isoler son logement, remplacer ses fenêtres, installer un chauffage plus performant ou des panneaux solaires, etc. « Au-delà d’être indispensable pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effets de serre, le secteur est en très forte croissance. Il recrute massivement, sur des métiers concrets et valorisants », commente Ariane Komorn.
En trois ans, La Solive est devenue leader de son marché avec 1000 élèves formés, dont plus de la moitié en 2024, trois campus à Paris, Lyon et Nantes et quatre formations disponibles. « Ce qui nous motive le plus, c'est effectivement le nombre de personnes à former. Mais cette quantité doit être mise en regard de la qualité. Le problème du secteur aujourd'hui, ce n'est pas seulement le manque de personnes formées, c'est aussi le manque de personnes bien formées », partage Ariane Komorn.
« Nous avons deux modèles. Soit les personnes payent eux-mêmes leur reconversion, c’est une forme d’investissement, car à la sortie plus de 9 personnes sur 10 trouvent un emploi. Soit les entreprises payent la formation. Dans ce cas de figure, nous sélectionnons les candidats et nous faisons un matching avec les besoins de l’entreprise », explique Ariane Komorn. « Nous avons développé des outils tech pour optimiser le matching », ajoute-t-elle. La Solive a développé un réseau de plus de 600 partenaires dans toute la France, des TPE aux grandes entreprises, en passant par le service public.
Les fonds levés serviront à ouvrir 8 à 10 nouveaux campus en 2025 et 2026. Les premiers campus sont prévus à Toulouse, Marseille, Lille et Montpellier. Ils permettront également de lancer plusieurs nouvelles formations et certifications.