Phacet est né d’un constat simple : « Pour utiliser des algorithmes dans les entreprises, il est nécessaire d’avoir beaucoup de données, des moyens et surtout des talents. Avec mes deux associés, on a eu envie de rendre l’IA beaucoup plus accessible », indique Nicolas Marchais, le dirigeant, auparavant à la tête de Spendesk, spécialisée dans la finance connectée pour les entreprises. En mars dernier, les trois entrepreneurs ont donc lancé une plateforme, adaptable aux besoins des PME et ETI.
« La première étape est de faire un diagnostic afin de savoir dans quel domaine l’intelligence artificielle a le plus de sens et permettra à la société de réaliser le plus d’économie. Cela permet de savoir où commencer », détaille Nicolas Marchais, qui a co-créé sa solution avec une dizaine d’entreprises, tout en accompagnant ses clients pour leur assurer une bonne maîtrise de l’outil. « C’est le premier frein pour les entreprises, elles ne savent pas en quoi l’IA va les aider. La technologie leur fait peur autant qu’elle les attire. »
150 business angels et plusieurs fonds d’investissement
Phacet s’est d’abord concentrée sur les entreprises e-commerce. Dans ce secteur, l’idée est par exemple d’utiliser l’IA pour automatiser la gestion des fiches produits. Mais pour ses autres clients, les applications disponibles sur la plateforme seront différentes. « Nous allons greffer des modules en fonction du contexte de l’entreprise et de la manière dont elle veut consommer l’IA. L’idée est vraiment d’avoir un outil adaptable », précise le dirigeant. Pour automatiser en partie le service client d’une entreprise, Phacet va par exemple proposer aux équipes de s’aider d’un chatbot interne, pour être aiguillés sur certaines procédures.
La société créée il y a seulement six mois, affiche déjà de grandes ambitions. Pour accélérer, Phacet annonce une levée de fonds de 4 millions d’euros auprès de 150 business angels dans tous les secteurs : industrie, tech, finance, assurance, data, retail… Plusieurs fonds d’investissements comme Motier Ventures, Aglaé Ventures, Emblem VC ou Origins, Kima ont également rejoint le tour de table. « L’objectif principal de cette levée de fonds est de lancer officiellement notre produit sur le marché et de s’ouvrir au secteur de l’industrie et de l’immobilier, où il y a de grands besoins », souligne Nicolas Marchais. Dans le domaine des achats industriels, Phacet envisage notamment de mettre à disposition des applications permettant d’identifier les fournisseurs qui pratiquent les tarifs les plus intéressants, ou respectent le mieux les cahiers des charges par exemple.
Le Royaume-Uni et l’Allemagne dès 2025
La startup qui emploie 12 personnes envisage, grâce aux fonds, de recruter de nouveaux ingénieurs mais aussi des développeurs logiciels afin d’élargir sa gamme d’applications disponibles. Dans un premier temps, Phacet veut se concentrer sur le marché français. « Tout est neuf, il faut évangéliser le marché, faire comprendre aux salariés que l’IA n’est pas une menace mais une aide, et apprendre aux dirigeants à manipuler les outils. Cela va prendre plusieurs années », estime Nicolas Marchais.
A partir de 2025, Phacet envisage déjà de cibler le Royaume-Uni et l’Allemagne, « les deux autres marchés significatifs en Europe. » « Ils sont matures d’un point de vue technologique et il y a une forte appétence pour l’IA », souligne Nicolas Marchais.