« La teinture est responsable de plus de 50 % de l’empreinte carbone de l’industrie textile, qui se place en troisième position des secteurs les plus polluants. L’ambition d’Everdye est de réduire d’au moins 50 % cet impact. » C’est ce qui a motivé Philippe Berlan, ancien directeur général de La Redoute, de rejoindre la startup. Née en 2021, Everdye a mis au point des pigments sans intrants chimiques, qui divisent par 15 la quantité d’énergie nécessaire à la production de colorants. « J’ai découvert la société début 2022, j’avais investi un peu d’argent via Asterion avant de rejoindre le board. Je travaille dans la mode depuis plus de 20 ans et la question de la réduction de l’empreinte environnementale dans le secteur est un sujet complexe. Participer à l’émergence d’une solution comme celle-ci m’a paru très enthousiasmant », détaille Philippe Berlan, nommé CEO de la startup début septembre.

Une série d’environ 10 millions d’euros en préparation

L’ancien directeur général de La Redoute rejoint la startup au moment où cette dernière prépare sa phase d’industrialisation. Everdye avait réalisé sa première levée de fonds de 3,4 millions d’euros en 2023, auprès de Maki.vc, un fonds spécialiste de l’investissement dans les startups deeptech, d’Asterion, un VC dédié aux startups à impact et à la climate tech, et de l’investisseur international Entrepreneur First. Cette fois, la startup prépare une série A d’environ 10 millions d’euros, qui devrait être clôturé courant 2025. « L’enjeu est de poursuivre nos travaux de R&D afin de mettre au point des pigments pour différents usages et couleurs, mais aussi de développer notre portefeuille produits », souligne Philippe Berlan. Grâce à ce nouveau tour de table, l’objectif d’Everdye est par ailleurs de préparer son passage à l’échelle. « Nous sommes actuellement en phase de mise au point, nous avons déjà noué des partenariats avec quelques marques. L’idée est désormais de financer un démonstrateur avant d’industrialiser nos produits. »

La startup cible les marques ayant une démarche plus respectueuse de l’environnement, en France mais également à l’international. « La mode est de toute façon un écosystème mondialisé. Le but est de démontrer dans les trois ans à venir que nos procédés fonctionnent et de prendre des parts de marché, en Europe et sur le marché américain. »

Doubler voire tripler ses effectifs d’ici 3 ans

Grâce à son industrialisation, Everdye promet d’ailleurs de réduire les coûts. « Notre procédé permet d’abaisser les coûts de l’énergie et de traitement des eaux, nécessaire en grande quantité pour produire des teintures. Notre pigment est plus cher au départ mais permet, in fine, de diviser par trois ou quatre les temps de process. » La startup, qui emploie aujourd’hui 18 salariés, souhaite étoffer ses effectifs, notamment grâce à des profils scientifiques. D’ici trois ans, elle envisage de doubler voire tripler la taille de ses équipes.