Lancé en 2021, Marble est un startup studio dédié à la ClimateTech. Installé à Paris, le studio adresse des thématiques telles que la décarbonation de l’industrie, l’énergie, l’agriculture, la capture de CO2 et les métaux critiques. Au sein de ces thématiques, il identifie des problématiques et des opportunités de création de solutions. À terme, le but de Marble est de contribuer à rattraper le retard de l’Europe en matière de création de spin-outs dans la ClimateTech par rapport aux États-Unis, afin de placer le continent en leader de l’innovation pour le climat. 

Marble a été créée par le Français Benjamin Tincq, ingénieur et entrepreneur, expert des ClimateTech et ancien dirigeant de l’agence Good Tech Lab, et le Britannique Jonny Everett, ancien mentor et manager du programme Entrepreneur First. La structure est financée par un panel international d’investisseurs climat et DeepTech, dont la Fondation Grantham, prestigieux fonds CleanTech américain, David Helgason, fondateur d'Unity Technologies ou encore Alexis Angot, co-fondateur d’Ÿnsect. Maddyness a rencontré Benjamin Tincq.

Adresser le problème climatique

Derrière la création du startup studio, Marble affiche une véritable volonté de trouver des solutions au problème climatique. « Les incubateurs et les accélérateurs accompagnent des projets, les fonds cherchent des startups dans lesquelles investir, notre modèle est différent. Nous définissons des problèmes et nous créons des startups pour y répondre », affirme Benjamin Tincq, qui préfère le terme de venture studio. « Notre ambition est de mettre en place un process répétable pour créer de nouvelles startups sur nos thématiques de prédilection », ajoute-t-il.

« Nous cherchons à développer des solutions qui répondent chacune à au moins 1% du problème climatique », partage Benjamin Tincq. Cela peut se traduire par un secteur représentant 500 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an à éliminer. Dans l'adaptation, l'objectif est de réduire de 1% le coût économique et humain du réchauffement climatique.

Un programme d’un an pour créer les startups

Après avoir développé une thèse d'opportunité sur un secteur, Marble se met à la recherche d'un fondateur ou d’une fondatrice en résidence pour co-développer l'idée ensemble. « Nous recherchons des personnes qui ont à la fois un fort potentiel de fondateur et une expertise pointue, mais il n'est pas nécessaire qu'ils aient déjà une idée spécifique à ce stade », détaille Benjamin Tincq.

Tous les quatre mois, Marble accueille une nouvelle "micro cohorte” de trois à six personnes venant chacun creuser une thématique différente. Une fois la solution deep tech conçue, l'équipe se met à la recherche des co-fondateurs de chaque projet.

Le programme Founder in Residence de Marble dure environ un an. Une année pendant laquelle les fondateurs et l’équipe de huit personnes du studio vont co-développer la société ensemble. « L'objectif est de valider le potentiel de la solution, de valider le marché et les techno-economics, d'assembler une équipe fondatrice de première classe, et de créer la société avec une roadmap technique et commerciale claire jusqu'à leur seed et series A », indique Benjamin Tincq.

À la fin du process, la société est créée par Marble, qui la finance à hauteur de 250 000 euros, et une équipe co-fondatrice qui détient 80% du capital. Le studio reste impliqué auprès de ses "spinouts" dans la durée, mais de manière moins intensive. « En général, nous avons un nouveau pic d’implication au moment où la société lève le tour suivant, environ 6 à 12 mois après la fin du programme », précise Benjamin Tincq.

Six startups déjà créées

Aujourd’hui, Marble studio a déjà créé six startups, dont trois ont plus d’un an. L’objectif, à terme, est de créer entre 7 et 8 startups par an. Parmi les startups créées, on retrouve Aerleum dont l’objectif est de produire un carburant bas-carbone pour le transport maritime, et membre inaugural du Climate10 de STATION F, où Marble est hébergé.

Le studio a également lancé des startups décarbonant les matériaux de construction (Bloomineral), les engrais (Centeon), ou encore Atmocooling, une startup qui développe un procédé pour humidifier l’air sec dans les zones désertiques, et Vema, qui extrait l'hydrogène géologique.