Si la France attend toujours de connaître l’identité de son futur Premier ministre, Alan n’a pas attendu la décision d’Emmanuel Macron pour faire son entrée à Matignon. En effet, la licorne française, qui s’attèle à dépoussiérer l’assurance-santé depuis 2016, vient de remporter l’appel d’offres lancé par les services du Premier ministre visant à prendre en charge la couverture santé de leurs agents.

Au total, ce sont près de 15 000 personnes qui seront concernées dans le cadre de ce contrat qui sera appliqué à partir du 1er janvier 2025. En effet, il y a les 4 900 agents qui composent les rangs des services du Premier ministre et d’autorités administratives indépendantes, comme le Secrétariat général du gouvernement, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, le Défenseur des droits, la Cnil ou encore l’Arcom, mais aussi les ayants droit et les retraités.

Les ministères de la Transition écologique et de la Transition énergétique également couverts par Alan

Il s’agit d’un joli coup d’Alan dans la fonction publique après avoir déjà remporté l’appel d’offres des ministères de la Transition écologique et de la Transition énergétique, ainsi que du secrétariat d’État chargé de la Mer, il y a quelques mois pour toucher 60 000 fonctionnaires (et même 140 000 en incluant les ayants droit et les retraités). De quoi faire enrager la MGEN, première mutuelle de la fonction publique, et la Mutuelle nationale territoriale (MNT).

Ces deux acteurs avaient déjà subi un coup dur l’an passé, quand Alan avait fait irruption au Palais Bourbon pour remporter l’appel d’offres de l’Assemblée nationale pour assurer la couverture santé des assistants parlementaires et de leurs familles, soit près de 3 000 personnes au total. Et avec la possibilité pour les 2,5 millions d’agents de la fonction publique de l’État de souscrire à partir de 2025 à des contrats d’assurance collectifs dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) des fonctionnaires, Alan ne se prive pas pour étendre son champ d’action après avoir fait ses armes auprès des startups et des PME. «Le choix des services du Premier ministre souligne la robustesse et l’efficacité de l’offre d’Alan, notamment en matière de gestion des contrats collectifs et de diversité des services proposés, son adaptabilité, et sa connaissance approfondie du dispositif de protection sociale complémentaire santé pour les agents publics», se réjouit ainsi la licorne tricolore après avoir raflé Matignon.

Cette montée en puissance d’Alan dans la fonction publique intervient alors que l’entreprise éponge ses pertes et entrevoit la rentabilité. En effet, la société se fixe d’abord pour objectif d’atteindre la rentabilité en France dès 2025 puis au global en 2026. Alan, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros en 2023 pour des pertes de 59 millions d’euros, vise une croissance de 40 % de ses revenus en 2024. La multiplication des contrats dans la fonction publique devrait permettre à l’entreprise dirigée par Jean-Charles Samuelian-Werve d’atteindre cet objectif.