Janvier 2024 : Serge Bueno et Tony Parker présentaient leur nouveau projet commun : le “Projet Fou”, devenu quelques mois plus tard Salva. Le concept ? Transformer le cagnottage (cashback) en solution d’épargne pour la retraite, avec des e-cartes prépayées permettant de cagnotter des euros versés sur un Plan Épargne Retraite (PER). De Intermarché à la Fnac en passant par Netflix, Airbnb ou Ornikar, plus de 1.000 enseignes et marques sont ainsi déjà référencées sur le site Salvalefaire.fr.

« Vous n’avez pas à changer vos habitudes de consommation, vous changez juste votre moyen de paiement. Car même si on parle de ‘carte-cadeaux’, les e-cartes prépayées sont avant tout des moyens de paiement », explique Serge Bueno, qui évoque un marché de plus de 400 milliards de dollars aux Etats-Unis, où les e-cartes prépayées sont largement démocratisées.

Pour ce projet au croisement de la fintech et du marketing direct - un secteur que Serge Bueno connaît bien - l’entrepreneur avait besoin d’un partenaire financier sur lequel s’appuyer. « Même Apple a eu besoin de s’adosser à une banque pour lancer son offre d’épargne Apple Savings », pointe-t-il. Cette offre proposée sur le marché américain repose en effet sur du cashback (jusqu’à 3 % pour certains achats) qui peut être épargné sur un compte hébergé par Goldman Sachs - néanmoins, ce partenariat devrait prendre fin prochainement.

Une rencontre lors de la Maddy VC Night

Serge Bueno cherchait donc un partenaire financier sur lequel s’appuyer, mais pas forcément dans le cadre d’une acquisition. Mais une rencontre à l’occasion d’un dîner (Maddy VC Night du 28 mars 2024) organisé par Maddyness, a accéléré les choses. « Ça a été un coup de foudre immédiat : on partageait les mêmes valeurs. On a échangé à peine deux heures, on s’est revus quelques jours après et on a rapidement reçu une lettre d’intention… 5 semaines plus tard, c’était le closing et l’annonce du rachat », explique Serge Bueno.

De l’autre côté de la table, se trouvait Virginie Hauswald, la Directrice Générale de Garance, groupe mutualiste spécialiste de l’épargne : pour elle aussi, le “match” a été immédiat. Elle explique : « notre objectif, c’est de bousculer le rapport des Français à l’épargne. Au niveau des assureurs, il n’y a pas tant de solution que cela… Nous cherchons donc de nouveaux business models, pour faire en sorte que les Français puissent épargner sans effort. Salva est une solution ! »

Celle-ci évoque « un investissement important pour Garance, tant dans le montant de l’acquisition que dans les moyens mis en place », mais sans pouvoir évoquer de chiffres, puisque Smart Good Things Holding, l’entreprise qui a incubé Salva, est cotée sur Euronext.

Faire de Salva un réflexe

Pour mener à bien ce rachat, Garance peut s’appuyer sur l’expérience acquise avec l’acquisition de la fintech Germen (ex-incube) et ses différents partenariats noués avec des startups, dont celui avec Skarlett, créée par Benjamin Gaignault, le fondateur d’Ornikar. « L’équipe de Garance a été la plus intelligente : on reste entrepreneurs, tout en étant des intrapreneurs », ajoute Serge Bueno, qui est désormais le président de Salva by Garance, tandis que Virginie Hauswald en est devenue la DG.

Ensemble, les deux équipes - « complémentaires, avec d’un côté une équipe très forte sur la distribution, de l’autre une équipe experte et technicienne du monde de l’assurance » comme le souligne la DG - préparent la suite en gardant le même tempo : développement d’un “wallet” sur mobile, ouverture de nouveaux produits d’épargne pour les personnes qui ne sont pas éligibles au PER, fluidification des parcours utilisateurs, internationalisation…

« Notre but c’est de travailler main dans la main pour mutualiser nos forces et aller plus vite, et ainsi, faire en sorte que Salva devienne un réflexe », conclut Virginie Hauswald.