A partir de ce vendredi 26 juillet, la France devient la capitale du monde à l’occasion du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024. Et forcément, c’est l’opportunité pour l’ensemble des acteurs du sport de s’afficher sous leur meilleur jour.
Parmi eux, les startups de la SporTech espèrent bien évidemment capitaliser sur cet événement planétaire pour tirer leur épingle du jeu. La caisse de résonance médiatique est assez fantastique puisque ce sont 4 milliards de téléspectateurs qui vont suivre les Jeux Olympiques et Paralympiques, soit plus de la moitié de la population mondiale.
1 milliard d’euros captés par la SporTech française entre 2018 et 2022
L’occasion est belle pour la filière française, qui compte aujourd’hui plus de 150 startups. Celles-ci ont généré en cumulé presque d’un milliard d’euros de revenus en 2023, année durant laquelle une cinquantaine de jeunes pousses ont dépassé le million d’euros de chiffre d’affaires.
Aujourd’hui, l’Hexagone est le septième écosystème mondial au niveau des levées de fonds, avec près d’un milliard d’euros investis dans les startups du secteur entre 2018 et 2022. Selon l’étude annuelle du cabinet Deloitte sur la SporTech, la France fait même mieux que résister malgré un contexte économique moribond, avec une augmentation de 25 % des fonds levés l’an passé par rapport à 2022, quand un recul de 75 % était subi à l’échelle mondiale.
Dans l’écosystème français, c’est Sorare, champion français du «fantasy football» et des NFT, qui mène la meute. Et qui cache peut-être le reste de la forêt… Et pour cause, la société a notamment bouclé une série B de 680 millions de dollars en septembre 2021, à une valorisation de 4,3 milliards de dollars. Des montants stratosphériques éloignés des financements plus modestes captés habituellement par les jeunes pousses du secteur. Par exemple, Footbar, qui développe un capteur pour analyser les performances des joueurs de football, a levé 3,1 millions d’euros il y a quelques mois, mais elle peut compter sur le soutien d’ambassadeurs de luxe, à l’image du champion du monde 2018 Raphaël Varane ou du pilote de Formule 1 Pierre Gasly.
Les sportifs se prennent de passion pour la tech
C’est d’ailleurs une tendance de fond : les sportifs sont de plus en plus nombreux à investir dans l’écosystème des startups, derrière les fonds d’investissements et les business angels traditionnels. Très présent médiatiquement, le quadruple champion NBA Tony Parker s’est notamment associé à Anthony Bourbon pour lancer la verticale «Sport» de Blast Club, tandis que le champion du monde 2018 Blaise Matuidi a créé un fonds d’investissement, Origins, pour soutenir des startups grand public en France et en Amérique du Nord.
L’ancien joueur de rugby Benjamin Kayser a également choisi de monter son propre fonds, Teampact Ventures, qui embarque aussi bien des sportifs de premier plan, comme Raphaël Varane, Nikola Karabatic, Aurélien Tchouaméni ou encore Ciryl Gane, que des acteurs bien connus de l’écosystème tech, à commencer par Jean-Charles Samuelian, co-fondateur d’Alan, Dominique Vidal, ex-patron de Yahoo Europe, Mathieu Chabran, co-fondateur de Tikehau Capital, ou encore Olivier Duha, co-fondateur de Webhelp. Une manière de prouver qu’il existe des similitudes fortes entre les entrepreneurs et les sportifs de haut niveau.
Une dynamique amplifiée en héritage des Jeux ?
Ce mouvement d’athlètes qui misent de plus en plus sur la tech pourrait permettre à la SporTech de gravir de nouveaux sommets pour s’imposer un peu plus dans une French Tech, où ce sont les startups de la deeptech, avec l’IA, de l’industrie, de la greentech ou encore de la fintech qui captent actuellement l’essentiel des financements. Et dans ce cadre, la tenue des JO de Paris 2024 est une aubaine à ne pas manquer. Ce n’est pas Kinomap, jeune pousse qui a tapé dans l’œil du CIO pour l’organisation d’un marathon pour tous connecté durant la quinzaine olympique, qui dira le contraire.
«Cette effervescence autour des Jeux pousse les startups à s’adapter et à tirer parti de cette opportunité, avec près de 60 % d’entre elles affirmant avoir déjà adapté ou prévoir d’adapter spécifiquement leur offre pour Paris 2024. Cette mobilisation de la SporTech promet un essor significatif de l’industrie et renforce sa contribution à l’économie française», estimait l’an passé le cabinet Roland Berger dans son étude sur le secteur.
A l’heure où la délégation française espère une pluie de médailles durant ces JO de Paris 2024, la SporTech tricolore espère bien transformer davantage l’essai dans les prochaines années. Face à des Américains qui captent la moitié des investissements dans le secteur depuis 2017, le défi est immense. Mais l’héritage des Jeux de Paris pourrait constituer un atout de taille pour amplifier la dynamique française. D’ici là, profitons des exploits à venir durant cette belle quinzaine olympique qui s’annonce !