Les 18 et 19 septembre prochain, le Fundtruck de Maddyness s’arrêtera en Nouvelle-Aquitaine pour mettre en relation des investisseurs de qualité et des entrepreneurs en recherche de financement pour développer leur projet. « C’est un écosystème bouillonnant d’innovation grâce à une grande culture des laboratoires de recherche, un vivier d’écoles et de talents et des secteurs parfois atypiques » introduit Philippe Métayer, directeur général délégué de la French Tech Bordeaux.

Aucun secteur d’activité ne s’impose aux autres mais plusieurs thématiques témoignent d’une certaine expertise territoriale dans la santé, l’aero/spatial/défense, le numérique à travers notamment le jeu vidéo et l’assurtech, l’économie maritime sans oublier, les solutions à impact sociétal et environnemental, notamment chimie/matériaux, Agrotech et Greentechs. « Nous avons un territoire riche d’identités complémentaires » s’enthousiasme Alexis Nault, président de Nouvelle-Aquitaine Technopoles et directeur Altæ Technopole Niort Deux-Sèvres, l’association qui fédère les 10 technopoles spécialisées dans l’accompagnement des porteurs de projets de start-up en Région.

Diversité et complémentarité

Avec douze départements, une capitale, Bordeaux, qui génère à elle seule 50 % du PIB régional et abrite plus de 1 000 startups sur les 2 000 que compte la région, mais aussi des centres névralgiques comme Niort, quatrième place financière française grâce à la force des mutuelles d'assurance ou Pau qui héberge de grands groupes et s'illustre dans la photonique-Laser comme Limoges ou La Rochelle; la région dispose de territoires de densité et de maturité différentes. « Nous observons une très belle dynamique sur la métropole bordelaise accompagnée d'écosystèmes forts sur les autres territoires néo-aquitains.  Nous disposons d’un maillage qui profite de la complémentarité de ses interlocuteurs au bénéfice des startups où qu’elles soient en Nouvelle-Aquitaine » insiste Alexis Nault. « Il y a un alignement des acteurs pour soutenir les entrepreneurs et créer une réelle dynamique d’innovation » confirme Philippe Métayer.

Entre les dix technopôles de la région et les sept écosystèmes labellisés French Tech, du Limousin au Pays-Basque en passant par Bordeaux, les jeunes pousses profitent d’un terreau favorable. « Des startups comme ManoMano, OVH, Betclic, Ubisoft ou Deezer ont installé des bureaux en Nouvelle-Aquitaine pour se développer et profiter de notre écosystème situé à 2 heures de Paris en TGV » souligne Philippe Métayer.

Une terre de réussite

La région peut aussi se targuer de belles réussites locales comme Treefrog Therapeutics qui a signé un contrat à 780 millions d’euros pour sa solution de reproduction des cellules souches. De son côté, Matterup a levé 26 millions d’euros pour ouvrir de nouvelles usines, en plus de celle des Landes où elle produit son béton à base de terre d’argile, sans sable. « Nos startups reçoivent le soutien financier de la Région et nos outils les accompagnent vers les fonds, du territoire ou parisiens, privés ou publics en co-investissement » détaille Alexis Nault.

Les deux acteurs locaux identifient toutefois un palier financier susceptible de freiner les projets. « La phase d’amorçage pour des levées inférieures à 600 000 euros reste plus difficile. Il y a plus de risques dans cette phase de R&D en l’absence de chiffre d’affaires. C’est aux fonds de prendre des responsabilités et des risques mesurés, quitte à avoir des fonds mixtes entre amorçage et série A » se positionne Philippe Métayer.

Le représentant de la French Tech Bordeaux rappelle toutefois que 100 millions d’euros avaient été levés en 2019 dans la région contre près de 700 millions en 2022. « Même si les montants des levées de fonds sont moindres en 2024 par rapport à 2023 et 2022, le nombre d’opérations est en augmentation constante depuis cinq ans, preuve de la dynamique de l’écosystème régional. Nous estimons que plus de 50 000 salariés travaillent dans les startups de toute la Nouvelle-Aquitaine. »