Skillup est une plateforme SIRH spécialisée dans la gestion des talents (entretiens, formation, GEPP, People Review) des ETI. Depuis 2016, la startup a séduit 200 entreprises parmi lesquelles Renault Sport, Clarins, Bpifrance, Intersport, le Groupe Vyv, la FDJ ou Parrot qui lui permettent d’enregistrer 150.000 utilisateurs.
Recycler les apprentissages pour entreprendre à nouveau
Hugues Peuchot, Nicolas Mutschler et Jérémie Diprizio se connaissent depuis près de vingt-cinq ans. S’ils pensent très vite à la possibilité d’entreprendre ensemble, ils vont d’abord commencer leur carrière d’une manière plus conventionnelle avant de se retrouver en 2014 derrière un premier projet autour de l’économie circulaire.
Nommé Remaker, cette première startup mettait en relation en temps réel des réparateurs de proximité et leurs clients. Ils vont rapidement céder cette première entreprise à un acteur industriel qui pouvait donner l’ampleur nécessaire au projet. « Cela nous a permis de confirmer que l’on avait envie de continuer à entreprendre tous les trois, explique Nicolas Mutschler, cofondateur de Skillup. Et cela nous a aussi mis le pied à l’étrier sur un sujet que l’on continue de trouver passionnant encore aujourd’hui : celui de la formation. »
En effet, pendant l’aventure Remaker, les trois cofondateurs s’étaient confrontés au manque de réparateurs qualifiés en France. Ils avaient ainsi monté leur propre école de formation de réparateurs pour répondre à cette problématique. Au moment de choisir le sujet de leur deuxième startup, la question de la formation s’est imposée comme une évidence.
Tirer la pelote de la formation
La vision initiale pour Skillup était bien moins ambitieuse, mais l’histoire leur a donné raison. À l’origine, il se présente comme le TripAdvisor de la formation professionnelle. « On voulait simplifier l’accès aux meilleures formations aux salariés en France, partage Nicolas Mutschler. C’est un marché extrêmement fragmenté et l’on voulait permettre de comparer les formations grâce aux retours des personnes qui les avaient suivies pour qu’il soit plus facile d’identifier les formations les plus pertinentes par rapport aux besoins d’un individu. »
Cette marketplace trouve rapidement son marché et les cofondateurs de Skillup se retrouvent donc à échanger avec de nombreux départements RH et formations de leurs clients.
« On a rapidement compris que comparer et réserver ses formations était le bout de la chaîne d’un processus assez complexe au sein des entreprises, avec le recueil des besoins, les arbitrages budgétaires, la validation des managers, des demandes qui remontent des entretiens annuels, d’autres qui descendent plutôt d’objectifs stratégiques de l’entreprise. Il y a aussi de l’individuel, du collectif, du présentiel, du distanciel, etc. Il y a tout un tas de choses… et Skillup n’adressait qu’une partie à la toute fin pour simplifier le déploiement de la formation. On a décidé de dérouler la pelote en remontant le fil de la chaîne de valeur et de process qui est la construction d’un plan de formation dans une entreprise en France. »
Dès 2018, la marketplace se retrouve donc encapsulée à l’intérieur d’un logiciel SaaS de gestion de la formation beaucoup plus ambitieux. À partir de là, année après année, les équipes vont développer de nouveaux outils pour compléter l’offre de ce SIRH qui couvre aujourd’hui la gestion de la formation, des entretiens, des compétences (GEPP) et des talents.
Sur ce dernier point, la « People Review » est le dernier module ajouté début 2024 pour consolider l’ensemble des données des collaborateurs d’une entreprise. Nicolas Mutschler annonce pourtant que Skillup est loin d’avoir terminé d’évoluer : « Notre ambition est claire : on veut bâtir un leader européen dans la gestion des talents. Cela va bien sûr passer par continuer à étoffer le produit. »
Le talent de l’accélération
Propulsée par une récente levée de 8 millions d’euros en 2022, notamment auprès de Hi Inov Dentressangle, Omnes et SWEN CP (après un seed en 2017 de 500.000 euros avec Kerala Ventures et Global Founders Capital), Skillup a doublé ses effectifs en douze mois, passant de 30 à 60 collaborateurs.
« Et nous avons encore pas mal de postes ouverts, précise Nicolas Mutschler. On est actuellement dans une phase d’accélération avec un focus très fort sur notre excellence opérationnelle, mais aussi notre développement commercial et produit. »
La feuille de route de Skillup va donc continuer de se faire avec le déploiement du marché français, mais aussi dans l’accompagnement de leurs clients français à l’international avant de se mettre en ordre de bataille pour attaquer l’Europe.