Imagination Machine a été fondé en 2018 par Rob Spiro, entrepreneur californien et Émilie Abel, ex-directrice exécutive d’HEC Entrepreneurs. Les deux associés se sont retrouvés autour d’un désir commun d’accompagner des porteurs de projets et de créer de l’impact à grande échelle. « Rob Spiro affectionne la phase de 0 à 1 ; il excelle quand il y a tout à imaginer, quand il faut tester vite et développer un concept scalable. Sur sa dernière startup, Good Eggs, qui compte aujourd’hui plus de 1000 salariés, il a rapidement recruté un CEO pour prendre le relais sur la phase d’accélération et de structuration. Depuis six ans, avec Imagination Machine, il consacre un maximum d’énergie à ce qui l’anime », raconte Émilie Abel.
Le studio développe des projets à impact social et environnemental dans toute l'Europe. « Nous avons une double ambition : nous voulons créer des startups pour changer la donne dans le bon sens et le faire à grande échelle pour maximiser l’impact positif », commente Émilie Abel. « Social et/ou environnemental, l’impact est notre point de départ, notre objectif et notre garde-fou », ajoute-t-elle.
10 millions d’euros pour lancer dix startups à impact
En 2022, le studio nantais a levé 10 millions d’euros avec l’objectif de construire les dix prochaines startups championnes de l'impact, d'ici 2025. Cette levée de fonds a été menée auprès de 35 investisseurs, dont le fonds French Tech Accélération 2, du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), la Caisse d’Epargne Bretagne Pays-de-la-Loire, le CIC Ouest et des investisseurs privés. Des industriels locaux ont également pris part à l’opération ainsi que des entrepreneurs.
Dans son portefeuille, Imagination Machine compte déjà de jolis noms comme Beem Energy, une greentech qui a levé 20 millions d’euros en 2023, Smala (ex-Il Était Plusieurs Fois), un e-shop de vêtements de seconde main pour enfants, ou encore Les Mini Mondes, des magazines éducatifs et des jouets écoresponsables, fabriqués en France.
Dernière startup lancée en date, Prolong, une plateforme omnicanal qui permet aux marques de mode de piloter et orchestrer leurs services après-vente, facilitant ainsi la mise en place de services de réparations et d’entretien de leurs produits. En ce moment, plusieurs projets sont aussi en phase d’exploration, sur des thématiques aussi variées que la santé des océans, le tourisme responsable, la santé ou encore l’agriculture régénératrice.
Un process de création bien défini
Imagination Machine initie ses startups de deux manières. « Nous étudions les champs d’opportunités qu’il nous parait urgent et crucial d’adresser. L’éducation, le tourisme, le don… le terrain de jeu est immense. Une fois que nous identifions des opportunités de business, nous cherchons des co-fondateurs potentiels qui vont explorer le sujet avec nous », explique Émilie Abel. « Il y a aussi des cas de figure où nous rencontrer des entrepreneurs qui ont déjà un début de projet et qui ont commencé à tester des hypothèses. Dans ce cas, nous co-construisons avec eux la proposition de valeur », poursuit-elle. Imagination Machine met en avant une approche très centrée sur l’utilisateur, tant sur les projets B2C que B2B.
Au bout de quelques mois, dès que la traction du marché et le potentiel à grande échelle d’une proposition de valeur sont validés, la structure juridique est créée ; les entrepreneurs deviennent les dirigeants de la startup. Imagination Machine investit une première fois à ce moment-là, en contrepartie de 25% à 30% du capital. « Nous investissons financièrement et opérationnellement au cours de chacune des phases : exploration, lancement, pré-amorçage et amorçage », commente Émilie Abel.
Développeurs, user research, produit, communication, business, talents, l’équipe du studio compte une dizaine d’operating partners experts. « Nous mettons à disposition des entrepreneurs tous les métiers dont ils ont besoin pour démarrer. Notre rôle : réunir les conditions du succès pour que les entrepreneurs soient ambitieux dans leurs projets, leur permettre de confronter les idées au marché le plus vite possible et ainsi limiter le risque d’échec », partage Émilie Abel, qui elle se dédie particulièrement à la recherche et au coaching d’entrepreneurs. « Dans un premier temps, on recherche chez les entrepreneurs une capacité à pivoter, mais également un potentiel à construire une vision stratégique, au service d’une mission que nous écrirons ensemble. Ensuite, on veut qu’ils deviennent l’étoile polaire qui guidera l’équipe qui rejoindra le projet », explique-t-elle.
« Nous sommes toujours dans une posture de co-fondateur. Nous sommes impliqués à la fois sur la partie stratégique, mais aussi opérationnellement. Au fur et à mesure, quand la société se structure, que les personnes clés sont recrutées, nous sortons de la gestion opérationnelle, mais en gardant toujours une capacité à redescendre rapidement sur ces sujets quand c’est nécessaire », conclut Émilie Abel.