L’arrivée de la flamme à Marseille le 8 mai dernier devant plus de 150 000 personnes a montré l’engouement des Français pour les prochains Jeux Olympiques. « On voit que les gens s’intéressent plus au sport qu’avant. C’est indéniablement déjà une réussite pour la filière de la sporTech » juge Jacques d’Arrigo, président du collectif SporTech qui réunit 150 startups françaises de toutes tailles. Du 26 juillet au 11 août, 17 startups, dont 16 françaises et 6 dédiées au sport, seront directement impliquées dans l’évènement. « Nous avons sourcé 600 startups, de toutes nationalités et nous en avons rencontré 350 sur les cinq dernières années » détaille Omar El Zayat, responsable intégration de l’innovation au sein du comité d’organisation des JO de Paris.

Parmi les partenaires retenus pour l’évènement, la startup Kinomap contribuera à l’organisation d’un marathon pour tous connecté. La jeune pousse fait partie des rares entreprises à pouvoir afficher son implication dans les Jeux et donc à profiter des échos. « Certaines startups font parties des marchés négociés avec les sponsors, d’autres ont répondu à un appel d’offre mais elles doivent toutes répondre à des contraintes de service, de cybersécurité mais aussi de confidentialité » complète Omar El Zayat.

Le reste de la sporTech

Avec son fonds Sport et Performance Capital doté de 80 millions d’euros constitué en 2019, Seventure dispose d’un œil avisé sur le secteur et apprécie la visibilité apportée à la sporTech depuis trois ans. « On constate de belles croissances depuis deux ans avec des sociétés qui ont évolué d’une moyenne de cinq millions d’euros de chiffre d’affaires pour atteindre jusqu’à dix millions. Cela traduit un décollage, une accélération quantifiable pour des sociétés qui continuent leur développement et deviennent des plateformes de consolidation européenne pour ainsi faire concurrence aux américains notamment » explique Bruno Rivet, directeur associé.

Si les startups du sport grandissent, d’autres indicateurs traduisent un impact positif des JO comme l’évoque le président du collectif sporTech. « On voit des appels à projet qui naissent, dans les fédérations, autour de la digitalisation du sport par exemple. » En parallèle, les fonds eux, se multiplient. « De plus en plus d’athlètes de haut niveau créent leur fonds comme le footballeur Blaise Matuidi ou le rugbyman Benjamin Kayser » précise Jacques d’Arrigo. Autre phénomène financier positif, Seventure se réjouit que les investisseurs viennent toquer à la porte pour s’inscrire dans la dynamique de la sporTech. « Nous réalisons une levée de fonds autour du sport pour nous ouvrir à de nouveaux investisseurs avec l’ambition de doubler l’enveloppe actuelle de 80 millions d’euros » s’enthousiasme Isabelle de Crémoux, présidente du directoire de Seventure avant de compléter. « On voit aussi de grands cabinets de conseil qui se dotent d’un secteur d’expertise dédié à une verticale sport depuis quelques mois. Cela traduit que la filière se structure. »

Et après les Jeux ?

De l’avis général, l’engouement sportif provoqué par les Jeux devrait se poursuivre au-delà du 11 août mais pourrait s’essouffler au bout de quelques mois. « Tous les évènements d’ampleur entrainent un élan des pratiques sportives qui implique une augmentation de l’activité des startups. Toutefois, en début d’année, les choses devraient redescendre mais rester au-dessus des niveaux que l’on connaissait avant » se projettent les membres de Seventure. Pour Jacques d’Arrigo, l’enjeu est ailleurs. « Ce qui va compter, c’est l’héritage de ce qui va rester. Les politiques vont-ils continuer à se saisir du sport comme l’Education Nationale. » Le membre du comité d’organisation des Jeux échange quant à lui avec d’autres acteurs du sport et de l’évènementiel dans l’intérêt des startups. « Des clubs et des évènements nous observent pour reproduire, tout autant que les villes qui accueilleront les futurs Jeux. »