Multiple champion du monde et multiple champion d’Europe, désormais conférencier, Camille Lacourt a quitté les bassins. Si, contrairement à d’autres sportifs, il n’a pas les ressources financières pour se transformer en serial investisseur, il a toutefois choisi de s’engager aux côtés de la startup bretonne Ploufff, née en mars 2023. « Un ami de longue date m’a parlé de l’un de ses amis qui travaillait sur ce projet. Je me suis renseigné et j’y ai cru car c’est de nécessité publique, cela peut sauver des vies. »

Régulièrement sollicité par des amis à la recherche d’une personne de confiance pour des cours de natation, il y voit le moyen de répondre à un besoin. « Ploufff n’existait pas encore et pourtant ça semblait évident » insiste l’ancien sportif de haut niveau. Comme ce père d’une fillette de 11 ans et d’un garçon de 3 ans, les parents veulent que leurs enfants sachent nager. « Quand ma fille a eu l’âge de prendre des cours, nous avons contacté deux centres à Paris mais il n’y avait pas de place. On a fini par trouver en usant de mon nom » reconnait Camille Lacourt.

Au nom de Ploufff

Cette renommée associée à ses nombreuses prouesses sportives dans les piscines du monde entier, il la met également au service de Ploufff. « On n’est pas une grande équipe alors chacun à un domaine sur lequel travailler. On est tous décideurs de la trajectoire à suivre. » De façon assez logique, Camille Lacourt assure les missions de communication afin de faire connaitre l’application. « J’utilise ma notoriété et mon réseau pour créer des connexions. » L’athlète espère rencontrer la nouvelle ministre des sports ou un responsable susceptible de contribuer à la diffusion de la solution.

Le ministère des Sports soutient déjà Ploufff qui peut mettre en avant son logo. « Au-delà de l’argent, nous sommes animés parce qu’il y a quelque chose d’intéressant au niveau sociétal. On a tous déjà entendu des histoires tragiques. » Selon les experts, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d'environ 1 000 décès, dont la moitié pendant l'été. 500 enfants en sont victimes, dont 10% qui en décèdent tandis que les enfants de moins de six ans représentent un quart de ces noyades accidentelles.

Faire des émules

« On peut se noyer en 14 secondes en paniquant. L’objectif de Ploufff n’est pas de faire des champions mais d’apprendre, en particulier aux enfants, à s’agripper au rebord du bassin sans paniquer. » A la façon de Doctolib pour les médecins, Ploufff répertorie près de 600 maitres-nageurs dans tous l’Hexagone. « Dès qu’il y en a un dans une ville, on constate un effet boule de neige. Il y a des demandes mais pas assez de maitres-nageurs en face. » En véritable ambassadeur de la startup et de la natation, Camille Lacourt espère rendre accessible tous les bassins. Les professionnels s’inscrivent gratuitement sur Ploufff en précisant leurs horaires, la piscine où il exerce ainsi que leur tarif. L’application prend quant à elle une commission sur le montant de la leçon.