Bpifrance n'a pas choisi "Sport Définition" comme nom par hasard. La première édition de son événement organisé le 5 juin dernier à l'Adidas Arena à Paris a réuni des centaines d'investisseurs, startups et autres acteurs du monde du sport pour contribuer à mieux connaître l'écosystème, créer des synergies et surtout construire une identité commune.
En effet, le secteur ne se limite pas à la pratique sportive et regroupe des verticales très variées comme la santé, le divertissement ou encore les médias. « Il existe près de 160 startups de la SportTech en France, développe Julien Noronha, directeur exécutif en charge de la Communication chez Bpifrance. La France occupe la deuxième place sur ce marché au niveau européen et elle a tout intérêt à poursuivre ses efforts ».
Susciter des vocations internationales
« Nous voulons créer une équipe de France de l'économie du sport, insiste-t-il. Il faut pour cela que les entrepreneurs pensent au niveau mondial dès le début ». Dans cette logique, Bpifrance a d'ailleurs annoncé récemment le lancement d'un accélérateur dédié à la SportTech en partenariat avec le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
Plusieurs investisseurs, grands groupes et family offices étaient aussi présents lors de cette rencontre pour mieux leur faire connaître l'écosystème et les convaincre de le soutenir davantage. Car si on peut citer de récentes levées notables comme celle de Rematch ou encore Sportiw, les efforts en matière de financement de l'innovation dans le sport ne sont pas considérés comme assez ambitieux.
« Le monde sportif a un tel niveau de recherche de perfection que la prise de risques est quasi absente », poursuit Julien Noronha, tout en rappelant les opportunités que peuvent offrir de grands événements sportifs comme les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris cet été. «Toutes les compétitions sportives d'ampleur font vibrer une myriade d'acteurs par ricochet comme l'événementiel, l'industrie ou encore le tourisme ».
L'importance d'une posture internationale et multisecteurs
Pour que la France tire son épingle du jeu dans le monde du sport, il est évoqué l'importance de multiplier les ponts entre les grands clubs ou les associations sportives et la French Tech. C'est ce que propose Jean-Baptiste Alliot avec LaSource, une agence fondée il y a cinq ans dans le but d'accompagner les startups ainsi que les organisations sportives et médiatiques dans leur transformation digitale. « Le monde du sport est vaste et ne se limite pas au divertissement, détaille-t-il. Il y a aussi de fortes opportunités business sur le traitement des données ».
Et si la France a déjà une avance sur les données pour la performance sportive, elle reste un peu plus en retard sur le fait de « détourner cette data dans d'autres verticales comme les médias ». Jean-Baptiste Aillot rappelle aussi l'importance pour les entrepreneurs d'adopter une vraie posture internationale et surtout cross-sectorielle. Un mindset d'autant plus indispensable étant donné la contraction du marché du capital-risque qui perdure depuis plus de deux ans.
« Le secteur du sport a trop été considéré comme une niche et cet événement "Sport Définition" contribue à aller au-delà des frontières », conclut-il. Des frontières autant territoriales que sectorielles qui doivent justement être dépassées pour s'assurer que l'écosystème français du sport voit les choses en grand.