Des machines de la taille d’un conteneur, qui brasse l’air ambiant et filtre le CO2 pour le capturer et l’injecter dans le sol. C’est ce qu’a mis au point la startup Sirona Technologies, créée en février 2023. « L’objectif est de retirer le CO2 de l’air pour limiter les effets du changement climatique. Réduire nos émissions ne suffira pas, nous devons en parallèle purifier l’air », estime Thoralf Gutierrez, le dirigeant de la startup.
L’ambition de Sirona Technologies est ensuite de commercialiser sa solution à des entreprises, sous forme de crédits carbone. « Google par exemple veut pouvoir dire à ses clients et ses salariés que l’entreprise est neutre en carbone. Mais, même s’ils réduisent leurs émissions au maximum, ils ne peuvent pas atteindre la neutralité. C’est là que nous intervenons », souligne le Thoralf Gutierrez, qui précise que le marché est en très forte croissance. Notamment parce que les industries les plus polluantes sont soumises à des quotas carbone — qui limitent la quantité de gaz à effet de serre qu'un acteur économique a le droit d'émettre dans le cadre de son activité — et doivent faire l’acquisition de crédit carbone pour compenser leurs émissions.
Une levée de fonds pour produire en série
Pour accélérer, la société qui a déjà levé 1 million de dollars après seulement 6 mois d’existence, vient de réaliser une nouvelle levée de fonds. Sirona Technologies vient de réunir 6 millions d’euros auprès de LocalGlobe et XAnge, suivis par Look Up Ventures, Satgana, Voyagers Climate-Tech Fund, Syndicate One et Renaud Visage. Un nouveau tour de table qui devrait lui permettre de passer d’un prototype à une machine de production, prête à être produite en série.
« Notre objectif est également de financer notre première usine de capture pilote, que nous allons intégralement concevoir, du design à la conception, pour pouvoir la faire évoluer plus rapidement en fonction des retours du terrain », précise le dirigeant. Cette première usine sera installée au Kenya. « Les concentrations de CO2 sont plus ou moins similaires partout dans le monde, donc nous pouvons déployer notre technologie n’importe où », précise Thoralf Gutierrez.
Sirona Technologies veut doubler ses effectifs
Si la startup a choisi le Kenya, c’est notamment parce que le pays produit beaucoup d’énergies renouvelables, grâce à la géothermie. Une condition sine qua non pour faire tourner les machines de Sirona Technologies. « Si on n’utilise pas d’énergies propres, on émet plus de CO2 qu’on en capture, ça n’a pas de sens. » Autre avantage : le pays possède des roches basaltes, qui permettent de stocker efficacement le CO2 et de façon pérenne. L’usine pilote devrait s’implanter au Kenya d’ici la fin d’année, avant que la startup n’entame son déploiement commercial en 2026.
Sirona Technologies, qui compte 8 salariés, envisage par ailleurs de doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année. A terme, la startup envisage d’agrandir progressivement son usine en y ajoutant des machines. « Au lieu d’avoir plusieurs usines, nous envisageons d’en avoir une, qu’on peut agrandir, en ajoutant des conteneurs les uns après les autres », précise Thoralf Gutierrez. La société vise ainsi 1 million de tonnes de CO2 capté chaque année, d’ici 2030.